Toyota voit un avenir pour les e-fuels et l’hydrogène

Toyota e-fuels hydrogène

Toyota voit un avenir pour les e-fuels et l’hydrogène

Dans un entretien à Automotive News, le responsable scientifique de Toyota, Gill Pratt, considère que la voiture électrique ne pourra pas répondre à tous les besoins. Elle devra coexister avec les carburants synthétiques et l’hydrogène.

Et pour commencer un chiffre. Gill Pratt révèle qu’un véhicule électrique utilise autant de matériaux pour la batterie que l’équivalent de six véhicules hybrides rechargeables ou quatre-vingt dix modèles hybrides. C’est la règle du 1-6-90. Et le même expert pronostique qu’en cas de tensions sur l’approvisionnement en matériaux, 90 hybrides rechargeables pourraient réduire 35 fois plus les émissions de CO2 qu’un seul véhicule électrique.

Gill Pratt évoque ensuite le moteur à hydrogène. Il estime qu’à ce stade, il est prématuré de le déployer avant 2035. L’Europe n’a pas encore statué, alors que les Etats-Unis assimilent la technologie à du zéro émission (malgré quelques grammes de CO2). Cela permettrait de décarboner des utilitaires, des SUV et des pick-ups.

Toyota ne croit pas aux prédictions à 20 € le litre

L’expert de Toyota parle juste après des e-fuels. Pour lui, cela va prendre des décennies pour remplacer les 1,2 milliard de véhicules à moteur thermique alors qu’on pourrait agir dès maintenant pour décarboner le parc mondial. Et ce, d’autant plus que certaines parties du monde n’auront que cette alternative et pour une longue période. Il balaie au passage les affirmations de certains experts qui considèrent que même à long terme le coût de ces carburants sera de 20 € le litre. Gill Pratt ne croit pas à ces prédictions et estime au contraire qu’il est possible de réduire le coût de production de ces énergies renouvelables.

S’agissant de l’efficience, M. Pratt considère que l’électrique est effectivement plus pertinent quand le réseau de stations existe. Mais quand ce n’est pas le cas, les carburants de synthèse deviennent incontournables. D’autre part, il est plus facile de stocker de l’énergie dans des molécules – qu’on peut transporter en bateau – que des électrons pour les longues distances. La production peut donc venir de pays lointains.

Enfin, l’expert de Toyota ne cache pas son scepticisme face aux camions électriques, dont la charge rapide risque de coûter cher et de mettre à mal le réseau. Toutefois, si l’alternative logique est l’hydrogène, le point faible reste à ce stade le réseau de stations.

Vous voulez en savoir plus sur Toyota et son implication dans les e-fuels et l’hydrogène ? Alors nos derniers articles sur le groupe devraient vous intéresser. Vous pouvez accéder à tous nos articles écrits sur Toyota ici.

Cet article vous a plu ? Partagez-le !

à propos de l'auteur

Image de Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

Nos derniers articles