Assez d’hydrogène sous nos pieds pendant au moins 200 ans, selon des chercheurs américains
Selon une étude publiée par Science Advances, des chercheurs de l’US Geological Survey (USG) ont calculé que la Terre abritait en sous-sol près de 6 000 milliards de tonnes d’hydrogène. Une petite fraction suffirait à répondre aux besoins énergétiques, à condition de localiser les réserves en question.
Quoi de neuf dans cette étude réalisée par Geoffrey Ellis et Sarah Gelman ? Leur réponse est qu’il est justifié de faire des recherches supplémentaires pour comprendre le potentiel des ressources géologiques d’hydrogène. Si l’on en croit leurs modèles mathématiques, en exploitant seulement 2 % de l’hydrogène qui se trouve sous nos pieds, avec potentiellement 100 milliards de tonnes, cela représenterait déjà plus d’énergie que le cumul des réserves de gaz prouvées. La méthode choisie est celle du bilan de masse.
De l’hydrogène sans doute difficile à récupérer, mais…
Ainsi, la quantité mondiale totale calculée d’hydrogène naturel dans le sous-sol varie de 10³ à 10¹⁰ Mt d’hydrogène, avec la valeur la plus probable de ~5,6 × 10⁶ Mt (moyenne de ~6,8 × 10⁷ Mt). Mais, il est probable pour les auteurs que la récupération de la majeure partie de l’hydrogène souterrain se fasse dans des accumulations trop profondes, trop éloignées des côtes ou trop petites pour être récupérées économiquement.
Toutefois, une fraction de ces réserves suffirait à couvrir les besoins en hydrogène, estimés à 500 millions de tonnes en 2050. Faisant le parallèle avec l’exploitation du gaz de schiste aux États-Unis, l’étude suggère que l’hydrogène géologique pourrait commencer à apporter une contribution substantielle à l’approvisionnement énergétique mondial d’ici quelques décennies. Et d’ici la fin du siècle, la production d’hydrogène géologique pourrait fournir la moitié de l’approvisionnement prévu en hydrogène bleu.
Une ressource renouvelable ?
Autres signes encourageants : il y a une probabilité de 94% que la dotation souterraine en hydrogène naturel dépasse la capacité d’extraction future jusqu’en 2100 et une probabilité de 75% que ce soit le cas au-delà de l’an 2200. De plus, la ressource serait… renouvelable ! On peut lire ainsi que le taux de production naturelle d’hydrogène est suffisamment rapide pour compenser potentiellement les taux d’extraction anthropique des réservoirs. Le taux mondial de production d’hydrogène renouvelable est estimé à environ 5 Mt par an. Et encore, le modèle ne tient pas compte de l’hydrogène géologique potentiel qui pourrait être produit au fur et à mesure qu’il est généré ou se déplace dans le sous-sol.
L’étude est à lire ici.
Les auteurs, qui affirment ne pas avoir d’intérêts dans ce secteur, ont bénéficié de l’apport de certains experts comme Viacheslav Zgonnik (Natural Hydrogen Energy) et le géochimiste français Eric-Claude Gaucher.
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