
Pour le responsable de la partie hydrogène du constructeur, les Chinois dominent l’ensemble de la chaîne et pourraient rééditer dans l’hydrogène ce qu’ils ont déjà accompli dans les batteries.
Dans un article du Financial Times, Mitsumasa Yamagata, président de la branche hydrogène de Toyota, estime que la Chine prend les devants pour la mobilité lourde. Ils font des volumes*, produisent de l’hydrogène moins cher et construisent rapidement des stations de ravitaillement. « La Chine est le pays le plus avancé au monde pour les camions à hydrogène », souligne cet expert. Et d’ajouter : « La raison pour laquelle ils sont si avancés est que le gouvernement chinois a ordonné de transformer les principales routes logistiques en autoroutes de l’hydrogène ».
Le mois dernier, les médias d’État chinois ont vanté le lancement de la première route interrégionale de camions à hydrogène du pays, couvrant 1 150 km entre Chongqing et le port de Qinzhou, dans le sud du pays.
Un hydrogène bien moins cher
Certes, en Chine comme ailleurs, l’électrique à batterie vient challenger l’hydrogène. Mais, pour Mitsumasa Yamagata, les véhicules alimentés par batterie poussent les réseaux jusqu’au point de rupture. Ils ne conviennent donc pas au transport de charges lourdes sur de longues distances. Et ce qui fait la différence, c’est que l’hydrogène en Chine coûte entre 500 et 1 000 yens (3,50 et 7 dollars) le kilo contre 2 000 yens au Japon. Un avantage qui provient de la production en masse pour la décarbonation de l’acier.
Pour le patron de l’hydrogène chez Toyota, l’avance de la Chine peut être rattrapée, mais une action urgente est nécessaire. « Il ne nous reste plus beaucoup de temps, il est important d’accélérer rapidement », conclut M. Yamagata.
*Les ventes chinoises d’autobus et de camions à pile à combustible à hydrogène en 2024 ont été supérieures à celles de toutes les autres régions du monde réunies (avec 7 069 unités, selon le fournisseur de données Interact Analysis).