La filière hydrogène en France a besoin d’une feuille de route claire

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Sur le site du ministère de l’écologie, on peut consulter le rapport sur la filière hydrogène énergie que Ségolène Royal a confié il y a un peu plus d’un an aux Conseils généraux de l’économie et de l’environnement. Cette mission a dressé 20 recommandations pour développer la filière, dont plusieurs font déjà l’objet d’applications concrètes

« Même si le développement de la filière hydrogène reste aujourd’hui un pari sur l’avenir, en raison de fortes incertitudes sur les coûts et bénéfices, y compris non monétaires, écrit le rapport, les enjeux pour l’industrie française sont très importants ».

« Le marché mondial qui apparaît le plus prometteur est celui de la mobilité, notamment automobile », peut on lire dans ce document.

L’horizon 2025-2030 pourrait ainsi voir cohabiter, après des décennies de véhicules à moteur à combustion interne, un « continuum » de technologies depuis le véhicule conventionnel jusqu’au tout hydrogène : véhicule à moteur à combustion interne, véhicule hybride, véhicule tout électrique à batterie, véhicule électrique sur batterie avec petite pile à combustible à hydrogène prolongatrice d’autonomie, véhicule électrique tout hydrogène (VE H2).

Le véhicule grand public semble un marché à moyen terme, avec un positionnement actuel haut de gamme (premium), mais avec des véhicules déjà commercialisés. Le seul marché français des électrolyseurs, des piles à combustible et des réservoirs pour véhicules électriques à hydrogène pourrait être de l’ordre du milliard d’euros, à l’horizon 2030.

D’autres applications sont citées par le rapport. Ainsi, le stockage de l’hydrogène permet, notamment en milieu insulaire ou sur site isolé, une régulation de l’intermittence et une optimisation entre production et consommation d’électricité. L’injection d’hydrogène dans le réseau gazier peut permettre un couplage entre différents vecteurs d’énergie, assurant ainsi une souplesse de gestion supplémentaire. Cette montée en puissance de l’hydrogène n’a pleinement de sens que dans le cadre d’une production décarbonée par électrolyse remplaçant la production actuelle à partir d’hydrocarbures.

La mission recommande donc d’encadrer et d’accompagner cette montée en puissance en exprimant un soutien politique et en aidant à la structuration de la filière avec notamment l’établissement d’une feuille de route précise suivie régulièrement et une gouvernance adaptée. Le 3e programme des investissements d’avenir (PIA3) devra être mobilisé, recommande ainsi le rapport. Autre préconisation : il importera de veiller à assurer en permanence la cohérence des projets et leurs synergies, et de promouvoir les regroupements d’entreprises afin de permettre à la France d’exister.

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à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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