Vélos à hydrogène : un risque maîtrisé

Alors que les premiers modèles produits de façon industrielle sont arrivés dans la Manche (Saint-Lô, Cherbourg), un article du Monde sur « les premiers vélos électriques à hydrogène en France » suscite des commentaires inquiets. Pour faire simple, les gens se demandent si le vélo ne va pas exploser ou brûler en cas de chute. Personne ne pronostique la fin du monde, mais ce type de réaction met en évidence les peurs que suscite l’hydrogène, en raison d’un manque d’information.

Hydrogen Today a donc joint le directeur des ventes de Pragma Industries, Christophe Bruniau pour savoir comment on peut rassurer les utilisateurs. Celui-ci rappelle d’abord que le vélo ne contient que 30 g d’hydrogène. Comme l’hydrogène est plus léger que l’air, le risque est très réduit. Mais surtout, le réservoir du vélo de Pragma répond aux normes TPED, qui s’appliquent aux équipements sous pression transportables. Outre le fait qu’il dispose d’une soupape de sûreté, il subit toute une batterie de tests, dont des tirs à balles réelles et l’équivalent d’un choc avec un semi-remorque. M. Bruniau souligne par ailleurs que la pression qui s’exerce à l’intérieur du réservoir, de l’ordre de 200 bars, est l’équivalent de ce que subissent sur leurs épaules les amateurs de plongée. Or, à ce jour, personne n’a été victime d’une explosion de bouteilles de plongée.

Le directeur des ventes de Pragma Industries s’étonne de voir resurgir les mêmes polémiques, alors que les français font le plein tous les jours dans des stations-service d’hypermarchés où les bouteilles de propane et de butane côtoient les pompes à essence, avec un risque d’explosion infiniment supérieur.

« Je ne dis pas qu’il n’ y a pas de risque, mais il est maîtrisé », insiste Christophe Bruniau. Il met en avant des expérimentations auprès de La Poste au Pays Basque, dont la société est originaire, ou encore au sein de l’ITE VEDECOM. Dans les deux cas, il n’y a eu aucun souci technique. Joint depuis Chambéry, où il remettait des vélos à la communauté d’agglomération, il assure que les utilisateurs comprennent très bien quelles sont les contraintes et les acceptent.

Un dernier point : les pompiers ont été formés à ce type d’énergie. Ainsi, le SDIS de la Manche roule avec des Kangoo à l’hydrogène. En cas d’accident, ils appliquent la même procédure que pour un véhicule alimenté au GPL.

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à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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