Une polémique stérile (et sûrement pas scientifique) sur l’hydrogène aux JO de Paris

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Une polémique stérile (et sûrement pas scientifique) sur l’hydrogène aux JO

Une certaine Hydrogen Science coalition a fait parler d’elle en dénonçant la présence de véhicules à hydrogène aux JO de Paris. Et en demandant leur interdiction. C’est ridicule mais cela n’a pas empêché certains médias d’en parler.

« Les véhicules à hydrogène retardent la transition énergétique et ne devraient pas être promus par Toyota pendant les Jeux olympiques de Paris », affirment une centaine de « scientifiques » dans une lettre ouverte publiée ce mardi. Cet appel cible le constructeur japonais, dont 500 exemplaires de la Mirai, doivent intégrer la flotte officielle de l’événement, avant d’être reconvertis en taxi à l’issue des Jeux. Une dizaine de bus doivent aussi transporter les athlètes.

« La promotion d’une voiture à hydrogène est scientifiquement en contradiction avec les objectifs d’émissions de CO2 » mondiaux et va « endommager l’image des Jeux », préviennent les signataires de cette lettre ouverte, envoyée au Comité international olympique.

Que raconte donc cette coalition ? « Toyota promeut l’hydrogène depuis longtemps, mais ils cherchent seulement à retarder la transition vers les véhicules électriques», a déclaré David Cebon, professeur d’ingénierie mécanique à l’université de Cambridge (Royaume-Uni). « C’est une stratégie dilatoire, très cynique de la part d’une des entreprises les plus puissantes du monde ». L’affirmation est gratuite de la part d’un universitaire pas spécialement qualifié sur l’hydrogène et qui semble ignorer la stratégie de Toyota.

Pas de réaction du CIO ni de Toyota

Ni le CIO, ni Toyota n’ont souhaité réagir. Et ils ont bien raison. Précisons que le constructeur japonais, qui est accusé au passage d’être en retard dans l’électrique, va déployer pour sa flotte des JO 2 674 véhicules au total qui sont tous électrifiés (hybrides, hybrides rechargeables et électriques). La part des Mirai ne représente qu’un cinquième. Et surtout, Toyota va déployer 1003 véhicules 100 % électriques. Il se trouve que le constructeur a une stratégie globale, qui va des carburants neutres à l’hydrogène, en passant par l’hybride et l’électrique.

Dans cette lettre, on peut lire que la mobilité hydrogène a échoué. Les « scientifiques » citent plusieurs pays dont la France, en citant Montpellier (où seules des raisons financières ont conduit la métropole à ne pas acheter de bus) et Pau, où les bus circulent et fonctionnent. Apparemment, ces sommités ne savent pas que Paris a la plus grosse flotte de taxis à hydrogène au monde. Les médias qui reprennent ces éléments sans vérifier sont tout aussi fautifs que ces soi disant experts.

Lisez Hydrogen Today, ce sera plus efficace.

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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