
Dans le cadre du salon Solutrans, une conférence était organisée ce matin avec France Hydrogène, Air Liquide, Hyundai, Lhyfe et Qair. On y a parlé de déploiement de flottes et de stations, mais aussi de la menace chinoise.
Pendant une heure, les intervenants ont tordu le cou aux doutes et aux croyances tenaces des opposants à l’hydrogène. C’était plutôt rassurant de savoir que les premiers camions sont là (Hyundai avec 200 camions d’ici la mi-2026, Hyliko, MAN…) et que les stations se développent aussi (avec des projets structurants comme Hyd’occ et le corridor H2 Occitanie). Certes, la directive AFIR prévoit des stations tous les 200 km sur les corridors et les noeuds urbains, mais il faudrait aller plus loin.
1 milliard pour cibler 5 pays
Pour Air Liquide, Erwin Penfornis a sorti une proposition qui a marqué les esprits. Il suggère qu’un milliard d’euros soit investi par l’Europe, la France et l’Allemagne (et peut-être quelques autres pays dont les Pays-Bas, la Belgique et l’Espagne). L’idée est de pouvoir ainsi réduire le surcoût de 100 000 euros par camion et d’aider aussi au développement des stations. Ce budget permettrait de mettre à la route 5 000 camions et de faire éclore 100 à 250 stations.
« En comparaison, la Corée investit 800 millions par an », précise Erwin Penfornis.Et d’enfoncer le clou : « à un moment, il faut savoir si on veut consommer des produits locaux ou acheter chinois ». A ce propos, il a été dit par Jean-Michel Amaré de France Hydrogène que la Chine prévoyait de déployer 10 000 camions H2 entre Shangaï et Pékin. Et Hydrogen Today a appris qu’un premier constructeur chinois, Hyperview, prévoyait d’homologuer en Europe un camion à pile à hydrogène d’un coût de 300 000 euros.
« La Chine est une menace, mais aussi une opportunité », tempère Jean-Michel Amaré, car « elle permettrait de faire tourner nos stations et de montrer à nos politiques qu’il faut agir ».