Luca de Meo (Renault) intègre l’hydrogène parmi les solutions dans sa lettre à l’Europe

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Renault : l’hydrogène parmi les solutions dans sa lettre à l’Europe

Le directeur Général de Renault, qui est par ailleurs le Président de l’ACEA, a publié une lettre à l’Europe. A l’approche des élections de juin, le dirigeant fait des propositions pour renforcer l’industrie européenne et décarboner la mobilité. Pour lui, il faut à la fois de l’électrique et de l’hydrogène.

Lors du salon de Genève, ce capitaine d’industrie avait évoqué l’idée d’un Airbus de la voiture électrique. Dans ce document, en téléchargement sur le site de Renault en trois langues (anglais, français et allemand), Luca de Meo se livre à « un plaidoyer pour une industrie automobile soutenable, inclusive et compétitive ». Il y parle beaucoup en effet de l’électrique, « qui est un immense défi qui bouleverse l’industrie en profondeur ». Le CEO de Renault évoque bien sûr la concurrence des chinois, dont la force vient d’une « stratégie industrielle ambitieuse et volontariste ».

En creux, c’est une critique de l’Europe actuelle qui « empile les normes » et devrait plutôt définir « une stratégie industrielle européenne ». Luca de Meo suggère de rester neutre sur un plan technologique, de restaurer la souveraineté sur les matières premières et d’établir un partenariat public-privé. La lettre parle de semiconducteurs, de logiciels, de recharge intelligente. Et il est aussi question d’hydrogène.

D’abord, le dirigeant évoque les e-fuels. La solution, « très prometteuse, devrait par exemple être explorée ». Sa proposition est de mesurer l’impact d’une voiture sur l’ensemble de son cycle de vie, des débuts de son assemblage à son envoi à la casse et au recyclage. Et non pas sur sa seule consommation énergétique à l’usage. « Ce sera stimulant pour les ingénieurs et cela augmentera nos chances de succès face à la Chine et aux États-Unis », écrit Luca de Meo. Il propose aussi des avantages à l’usage. Ainsi, il faudrait « n’autoriser que les petites voitures et les petits vans électriques ou roulant à l’hydrogène ainsi que les voitures bénéficiant des homologations les plus récentes à entrer sans payer dans les villes ».

L’hydrogène dans les 10 propositions

Ensuite, il y a un paragraphe entier consacré à l’hydrogène. C’est d’ailleurs le 10ème et dernier projet que le DG de Renault propose à l’Europe. Pour lui, il faut « adopter une neutralité technologique en ce qui concerne l’hydrogène ; inclure les petites mobilités dans les projets ; développer un master plan identifiant les zones les plus prometteuses et coordonnant les actions à l’échelle de l’Europe ». » Il propose également de « concentrer les efforts dans les domaines les plus pertinents : corrélation entre les pipelines d’hydrogène et les stations de remplissage (HFS), coordination de l’émergence de hubs de l’hydrogène qui devront être installés près des sources d’énergie verte ». Il faudra aussi « mettre en place des réseaux de distribution de l’hydrogène et se rapprocher des acheteurs potentiels ».

Luca de Meo voit des bénéfices et défis pour l’Europe. Selon lui, « les systèmes de motorisation alimentés par l’hydrogène peuvent fournir des autonomies plus grandes. Cette énergie est particulièrement avantageuse pour les poids-lourds et les bus et, d’une façon générale, pour tous les véhicules qui doivent effectuer de très longs parcours ». Et de souligner : « À performance égale, l’hydrogène permet de réduire la taille d’une batterie, donc son poids ». Il donne d’ailleurs l’exemple du nouveau Master électrique de Renault : pour atteindre une autonomie réelle de 500 kilomètres, un double système batterie – pile à hydrogène (type Hyvia) serait deux fois plus léger (775 kilos) qu’une batterie classique (1427 kilos) ».

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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