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Les détracteurs de l’hydrogène se sont réjoui trop tôt. En marge de la présentation de ses résultats financiers, le 20 février, le PDG d’Airbus est revenu sur la feuille de route en matière de décarbonation.
Une première fois, Guillaume Faury a abordé la question de l’hydrogène. Il a dit : « oui, nous reportons notre avion à hydrogène », « non : nous n’abandonnons pas l’hydrogène qui peut jouer un rôle crucial dans la décarbonation ». Le groupe estime que l’écosystème a pris 5 à 10 ans de retard sur le calendrier, tel qu’il était estimé lors du lancement du projet en 2020. Mais surtout, M.Faury a révélé que la pile à combustible était « la solution la plus prometteuse » et que la recherche va être réorientée dans ce sens. Exit donc le moteur à combustion. Il estime que l’avion à hydrogène sera « tout aussi révolutionnaire pour le transport aérien que l’électrique dans le secteur ‘automobile ».
Plus tard, le dirigeant a été interpellé sur ce sujet au moment de la conférence de presse. Visiblement agacé par la question, posée en ligne par une consoeur du Figaro, Guillaume Faury a d’abord tenu à « clarifier » un point. Pour lui , « l’hydrogène est au centre de la stratégie de décarbonation du groupe ». Il a ensuite rappelé que « beaucoup de travail avait déjà été fait, avec de la recherche et des tests depuis 5 ans ». Cependant, il observe également que « l’écosystème met plus de temps que prévu pour se mettre en place ». Et d’ajouter : « nous continuons à travailler sur l’hydrogène et les briques technologiques qui feront la différence pour pouvoir lancer un avion commercialement viable à l’hydrogène ».
L’avionneur précise également que les équipes vont être réduites et se spécialiser sur les technologies liées à la pile.
Un avion techniquement faisable
Le PDG d’Airbus a réaffirmé que le projet ne pourra pas se faire en 2035 comme prévu. Il indique au passage que le calendrier dépend aussi du cadre réglementaire et de la constitution d’un écosystème garantissant la disponibilité d’hydrogène dans suffisamment d’endroits dans le monde. Mais il souligne surtout que l’avionneur est arrivé à la conclusion que l’avion à hydrogène est « techniquement faisable ». Et de conclure : « nous devons nous assurer que l’avion est compétitif et aura bien des clients. Et c’est ce qui prend plus de temps », déclare le PDG d’Airbus.
En attendant, la décarbonation se fera grâce aux carburants durables et avec des avions moins gourmands en énergie. Le groupe promet de revernir plus en détail sur ces questions de décarbonation lors d’un Airbus Summit les 24 et 25 mars.
Le passage de la réponse à la question sur l’hydrogène est à retrouver dans cette vidéo, à partir de 1.00.00. Le sujet est abordé lors de la présentation des résultats de 0.30.23 à 0.32.40