K-Challenge et Hopium partenaires pour développer l’hydrogène dans le maritime

K-Challenge et Hopium partenaires pour développer l’hydrogène dans le maritime

Lors du salon Navexpo à Lorient, les deux entreprises ont donné leur vision de la mobilité hydrogène. Leur collaboration pourrait faciliter l’adoption de la pile à combustible dans des bateaux autres que ceux destinés à la compétition.

A Lorient, K-Challenge joue à domicile. L’entreprise, spécialisée dans la compétition à la voile, a depuis peu son siège dans la ville d’Eric Tabarly*. Le bâtiment donne directement sur le salon Navexpo et on peut voir sur le ponton le bateau d’assistance d’Orient Express Racing Team, challenger français de la coupe de l’America. Il s’agit d’un catamaran à foils propulsé par l’hydrogène, qui a déjà fait des démonstrations dans la rade. Si ce navire est équipé d’une pile d’EODev, K-Challenge collabore pour la suite avec Hopium.

Hier, une conférence était justement organisée dans le cadre du salon pour évoquer les futurs projets.

Dans un premier temps, le CEO de K-Challenge, Stéphane Kandler, a évoqué l’intérêt de la compétition qui permet de repousser les limites de la technologie. Pour l’America’s Cup de Barcelone, en 2024, le challenge était de développer un bateau d’assistance à l’hydrogène, capable de transporter 6 personnes et 250 kg de matériel avec une autonomie de 75 milles nautiques et pouvant atteindre une vitesse maxi de 50 noeuds, « A 5 mn de la première course, le bateau volant n’était pas encore prêt », mais l’équipe a pourtant relevé ce défi, a indiqué Etienne Rocher du verdier, le spécialiste de l’hydrogène chez K-Challenge.

Une pile qui peut s’intégrer facilement

Pour sa part, le CEO d’Hopium, Stéphane Rabatel, a rappelé que la compétition était l’ADN aussi de l’entreprise. Il se trouve que sa pile, à la fois puissante et compacte, correspond bien aux contraintes de l’America’s Cup. C’est donc une double pile de 100 kW qui va être intégrée dans un bateau d’assistance. Au lieu du catamaran à foils, le choix s’est porté sur un semi-rigide de 10,80 m (du type Zodiac). Il développera l’équivalent de 600 chevaux. « Si on fait la démonstration qu’une pile à combustible fonctionne à bord d’un bateau qui tape, ce sera plus facile de déployer la technologie sur d’autres type de bateaux », a souligné Etienne Rocher du Verdier. Pour l’anecdote, ce type d’embarcation prend plus de 10 G !

Les petits bateaux font à présent partie du périmètre de Hopium, qui s’est recentré sur la pile et la mobilité lourde. Le monde de la navigation maritime regarde avec intérêt ce qu’il se passe dans l’hydrogène, comme nous avons pu le constater à Navexpo. Et une infrastructure commence à se mettre en place en Bretagne.

« La production d’hydrogène et l’avitaillement sont des sujets difficiles », reconnaît Stéphane Kandler. Il a rappelé que Lhyfe a un site de production à Buléon dans le Morbihan et qu’Air Liquide s’intéresse aussi au maritime. Pour sa part, K-Challenge dialogue avec la DGAMPA pour les questions réglementaires.

On sent en tout cas cas que K-Challenge et Hopium ont une approche qui va au-delà de la collaboration dans l’America’s Cup. Et un autre défi se profile déjà : celui de l’introduction de l’hydrogène liquide.

*Bien que né à Nantes, le célèbre navigateur a été affecté à Lorient quand il était dans la Marine. Et la ville abrite une cité de la voile qui porte son nom.

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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