
Au lendemain de l’annonce du retrait du marché de l’hydrogène, et du capital de Symbio, Stellantis fragilise le fabricant de piles à combustible et ébranle au passage la filière.
C’est un coup de froid dont on n’a pas fini de mesurer les conséquences. Hier, Stellantis annonçait l’arrêt de ses activités dans l’hydrogène, alors qu’il s’apprêtait à lancer la production d’une nouvelle gamme de véhicules Pro One à hydrogène cet été. La décision a été fraîchement accueillie tant par Forvia et Michelin (qui sont coactionnaires de Symbio) que par les services de l’Etat français.
Un revirement inattendu
Les deux entreprises publient un communiqué commun afin d’apporter des précisions. Elles confirment avoir été informées en mai de l’intention de Stellantis d’arrêter ses activités liées à l’hydrogène à partir de 2026. Ce « revirement inattendu » intervient alors même que le groupe est à la fois coactionnaire et principal client de Symbio, à hauteur de 80 % du volume de production.
« Au cours des deux dernières années, Symbio a dimensionné ses investissements, ses recrutements et sa feuille de route de développement en fonction des besoins exprimés par Stellantis pour les huit prochaines années », précise le communiqué. Et d’ajouter ; « La technologie et les performances des systèmes de Symbio ont été validées par l’ensemble des actionnaires, y compris les équipes de Stellantis. Plus récemment, dans le cadre de l’appel à projets* lancé par l’État français en avril 2025, Symbio était pleinement préparée à produire des piles à hydrogène pour les véhicules Stellantis éligibles à ce dispositif ».
Des conséquences irréversibles pour plus de 600 personnes
La décision de Stellantis aura des « conséquences opérationnelles et financières irréversibles » pour Symbio. Michelin et Forvia se disent particulièrement « préoccupés » par l’impact sur les 590 salariés de Symbio en France et les 50 salariés à l’étranger. Dans ce contexte, les deux groupes indiquent être en contact étroit avec les pouvoirs public.
Selon les Echos, les pouvoirs publics suivent « avec attention » le développement de la filière hydrogène à travers la technologie des piles à combustible. Dans le cadre de la révision de sa « Stratégie Nationale Hydrogène », le gouvernement français avait par exemple annoncé en avril dernier mettre en place de nouvelles aides pour l’achat de véhicules utilitaires légers fonctionnant à l’hydrogène.
Par ailleurs, le projet industriel et technologique stratégique HyMotive, porté par Symbio, bénéficie du soutien conjoint de l’Union européenne (UE) et de l’Etat français via les Projets importants d’intérêt européen commun (PIIEC). En décembre 2023, lors de l’inauguration de sa gigafactory SymphonHy, située près de Lyon, Symbio prévoyait un investissement global de 1 milliard d’euros sur une période de sept ans.