Solutrans, notre récap’ : des nouveautés et des annonces concrètes dans l’hydrogène

Solutrans, notre récap’ : des nouveautés et des annonces concrètes dans l’hydrogène

L’édition 2025 du salon, qui se poursuit jusqu’à samedi, a permis de montrer qu’il y a bien une complémentarité entre l’électrique à batterie et l’hydrogène. Et ce qu’on a vu et entendu à Solutrans montre que la filière va de l’avant, malgré la sinistrose ambiante en France.

Autant le dire, le Président de la FFC (Fédération Française de Carrosserie), Patrick Cholton, a pris une décision courageuse en faisant de la place à l’hydrogène. Cela a fait grincer quelques dents, mais c’était le bon choix. Comme l’a indiqué le CEO de Michelin, Florent Ménégaux, lors de l’inauguration du Village Hydrogène, mardi, « on a tous les composants en Europe ». La filière H2 offre donc des garanties de souveraineté, ce qui n’est pas franchement le cas dans l’électrique, où batteries et cellules viennent principalement de Chine. Et il urgent de réagir car justement l’Empire du Milieu se fait de plus en plus pressant, y compris dans l’hydrogène.

Il ne serait pas étonnant que des premiers constructeurs soient là avec une telle offre lors de la prochaine édition du salon en 2027.

L’offre commence à arriver

Certes, les déploiements sont aujourd’hui limités en Europe. Il y a tout de même plus de 150 camions Hyundai qui ont parcouru plus de 18 millions de km. Et il y a une offre qui arrive avec MAN (le hTGX à moteur à combustion) et Hyliko (qui a dévoilé son camion rétrofité de seconde génération, d’une autonomie de 600 km), en attendant Iveco, Mercedes et Volvo. Tous les constructeurs ont une stratégie hydrogène et cela a été dit lors des conférences de Solutrans. Mais ils se concentrent aujourd’hui sur ce qu’il y a à vendre et c’est l’électrique à batterie.

La filière a haussé un peu le ton à Lyon. Le Vice-Président de France Hydrogène, Jean-Michel Amaré (CEO d’Atawey) a fustigé mercredi les polémiques orchestrées de ceux qui doutent de l’hydrogène. « Des doutes qui ne correspondent en rien à ce qu’il se passe dans le reste du monde », a-t-il souligné, faisant référence à la Chine, la Corée et l’Inde.

Elle a cherché aussi à rassurer. Le réseau Teal Mobility (coentreprise d’Air Liquide et de TotalEnergies) a déployé 16 stations (la dernière en date étant Marseille-Fos) et il y en aura bientôt 20. Par ailleurs, une alliance (H2IA) s’est constituée autour de plusieurs réseaux de stations à hydrogène. Elle représente 92 stations, de Stockholm à Marseille, et il y en aura 39 de plus en 2027. Elle pourra alimenter 1 800 camions par jour.

Une coalition des réseaux de stations

De son côté, Air Liquide (qui est membre de la Global Hydrogen Mobility Alliance) a proposé de consacrer 1 milliard d’euros pour financer l’acquisition de 5 000 camions H2 et l’implantation de plus d’une centaine de stations dans 5 pays dont la France. Il s’agit d’amorcer la pompe, afin de faire baisser les prix des camions et celui de l’hydrogène à la pompe. Avec une approche synchronisée, et la constitution d’un écosystème vertueux, il est possible de tendre vers un hydrogène à 8 euros le kilo. Et c’est déjà localement possible, a indiqué Teal Mobility à Solutrans.

Il y a des doutes et des croyances, mais il est totalement vain de vouloir opposer systématiquement batterie et hydrogène. Comme cela a été dit, il vaudrait développer les deux réseaux en parallèle, plutôt que de cibler la seule solution électrique. La question des réseaux électriques, totalement sous-estimée, devient un sujet aux Pays-Bas et plus globalement en Europe du Nord où ils sont déjà saturés. Et ce, alors que le déplouement du camion électrique ne fait que commencer.

Merci en tout cas de lire Hydrogen Today. A Solutrans comme ailleurs, on va chercher l’info, on échange avec les acteurs, on suit les conférences et on fait un travail d’information rigoureux. Et les acteurs le savent.

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. J'ai collaboré également à la newsletter de France Hydrogène. Et je suis aussi animateur de conférences et de forums dédiés à ce thème.

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