Les raisons qui amènent à penser qu’Airbus continue bien son projet d’avion à hydrogène

Les raisons qui amènent à penser qu'Airbus continue bien son projet d'avion à hydrogène
Les raisons qui amènent à penser qu’Airbus continue bien son projet d’avion à hydrogène

Si les progrès sont plus lents que prévus, l’avionneur européen ne souhaite pas renoncer à son projet. Il y a bien des avancées techniques et surtout réglementaires.

Sur sa page dédiée au développement durable, Airbus n’a pas encore révisé la date. « Nous nous efforçons de réaliser notre ambition de commercialiser notre premier avion commercial à hydrogène d’ici 2035 », peut-on encore lire aujourd’hui. Et aucune mention officielle n’est faite d’un report du projet sur la page médias ou les réseaux sociaux. L’hydrogène est une solution parmi d’autres, au même titre que l’hybride et les carburants d’aviation durables (l’objectif est d’avoir des avions compatibles à 100 % avec les SAF en 2030). Une partie de ces carburants peut d’ailleurs être obtenue à partir d’hydrogène et de CO2, dès lors qu’il s’agit d’e-SAF (qu’on peut appeler aussi eFuel or Power-to-Liquid).

L’avionneur européen entend contribuer à l’ambition de l’IATA, de l’ATAG et de l’OACI d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Et c’est grâce à une architecture d’avion innovante, à une conception aérodynamique et à de nouvelles briques technologiques.

Report probable, arrêt non

Pour en revenir à l’hydrogène, Airbus rappelle qu’il est membre de l’Hydrogen Council et joue un rôle parmi les « steering members » (autrement dit, il fait partie des entreprises qui dirigent le conseil). Le groupe fait aussi partie du fonds Hy24 Partners. En principe, selon le calendrier publié sur sa page consacrée à l’hydrogène, c’est en 2025 qu’il devait décider comment tirer parti des meilleures technologies liées à l’hydrogène. Rappelons qu’il explore la pile à combustible (y compris comme générateur auxiliaire) et le moteur à combustion, tout comme l’hydrogène liquide.

L’un des syndicats d’Airbus, la CFE-CGC, écrit que « la Direction semble estimer que l’entrée en service des technologies de propulsion hydrogène n’aura toutefois pas lieu avant 2045/2050, faute notamment d’un écosystème suffisamment mature… ». A ce stade, rien ne permet de penser qu’Airbus va baisser les bras. C’est d’ailleurs ce qu’a démenti la direction, vendredi (lire notre article). L’aéronautique est impactée, tout comme d’autres secteurs par un développement moins rapide que prévu et un contexte économique difficile. Mais, les équipes restent concentrées.

Les autorités de régulation en ligne avec les industriels

Une information passée inaperçue, mais que Hydrogen Today avait relayée à l’époque, laisse à croire au contraire que l’hydrogène génère de l’intérêt à un large échelon international. L’EASA a organisé l’an dernier un atelier sur la certification des avions à hydrogène à Cologne. Un événement qui a permis de montrer que les autorités de régulation et les industriels vont pouvoir travailler main dans la main. Et ça, c’est une avancée majeure.

Le salon du Bourget, qui aura lieu du 16 au 22 juin, sera sans doute l’occasion pour l’avionneur de préciser son agenda et sa stratégie.

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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