Airbus sélectionne H3 Dynamics pour équiper un A330 avec une pile de 500 kW

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Airbus sélectionne H3 Dynamics pour équiper un A330 avec une pile à combustible de 500 kW

Dans le cadre de son organisation Airbus Upnext, qui développe les technologies du futur, l’avionneur a retenu cette société fondée par des français. Il s’agit de remplacer le système de puissance auxiliaire par une pile à combustible. Une première application de l’hydrogène sur de gros avions.

Lors du dernier salon du Bourget, Airbus Upnext avait annoncé le lancement du projet Hypower. Il s’agit d’un démonstrateur, destiné à générer de l’électricité à bord en mode zéro carbone, grâce à une pile à combustible, alimentée par 10 kg d’hydrogène. Le système sera testé au sol puis à bord sur un A330 en Espagne*. Rappelons que le générateur de puissance auxiliaire (APU) est alimenté par un moteur et utilise le kérosène pour produire de l’électricité sur un avion standard, rejetant au passage du CO2 et des NOx.

Une application de court terme

Pour ce type d’application, Airbus a donc choisi de travailler avec H3 Dynamics. La société, fondée par des français à Singapour, a également des bureaux à Toulouse, où elle fait partie du pôle Aerospace Valley. Elle a d’abord développé des piles pour des drones à hydrogène avant d’étoffer sa gamme qui peut répondre à de larges besoins, dans une gamme de 20 kW à 2 MW. Et c’est donc une pile de 500 kW qui a été sélectionnée pour le projet d’Airbus. « C’est un pas significatif en faveur de la mobilité décarbonée », commente H3 Dynamics dans son communiqué. Elle précise que l’application de la pile pour un APU est une opportunité « à court terme ».

« C’est une pile d’une puissance conséquente qui est adaptée aux exigences du secteur aéronautique », nous précise Bertrand Gauthier, co-fondateur de H3 Dynamics. Elle est en effet compatible avec les conditions environnementales de l’aviation (accélération, vibrations, inclinaison et température) et prête pour l’intégration dans un avion commercial (catégorie CS25) avec des interfaces adaptées (mécaniques, électriques, communication). « C’est le fruit d’une collaboration étroite avec Airbus », ajoute-t-il encore. Le système sera testé de façon réaliste dans les airs, à une altitude de 25 000 pieds (7 620 mètres) pendant une heure.

Une approche globale de l’aéronautique

L’entreprise dirigée par Taras Wankewycz entend jouer un rôle global dans la décarbonation de l’aviation. Elle continue de développer des piles pour les drones (un secteur qui lui a permis d’être finaliste dans le cadre des prix du forum Monaco Hydrogen pour sa solution de nacelles pour distribuer l’énergie de propulsion hybride électrique-hydrogène). Mais son ambition est surtout d’appliquer les piles au sol dans les engins évoluant sur le tarmac et à bord des avions. De plus, elle ambitionne de produire de l’hydrogène vert et des e-SAF avec des électrolyseurs afin d’alimenter les aéroports, l’ambition étant de proposer ce produit à 1 $ le kilo !

H3 Dynamics, qui a également une base à Austin (USA) va annoncer prochainement de nouveaux projets en cours dans le monde.

*Dans le cadre d’un projet de recherche soutenu par le gouvernement espagnol

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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