
Dans la lignée de prises de parole d’industriels de l’automobile, l’ACEA et le CLEPA ont envoyé une lettre commune à Ursula von der Leyen. Ces deux organisations estiment que l’Europe va dans le mur avec le dogme de l’électrique à batterie.
Et qu’on ne vienne pas dire que l’industrie automobile traîne des pieds. Dans ce courrier, les constructeurs et les équipementiers européens rappellent qu’ils ont investi 250 milliards d’euros pour assurer la transition énergétique en vue de 2030. Et ils visent la neutralité carbone en 2050. Seulement, ils constatent que les conditions ne sont pas réunies pour tenir les délais pour 2035. La part de marché de l’électrique est de 15 % pour les voitures, 9 % pour les utilitaires et 3,5 % pour les camions.
Le rendez-vous de la dernière chance
Pénalisée par une dépendance à l’Asie pour la mobilité électrique, l’Europe n’a pas de stratégie cohérente pour le développement de la recharge, ni pour soutenir la demande. C’est la raison pour laquelle l’ACEA et le CLEPA demandent à la Commission de Bruxelles de revoir sa copie et de s’ouvrir à d’autres technologies. Sans renoncer à l’électrique, qui assurera la majorité des volumes, il s’agit d’intégrer aussi les hybrides rechargeables, les prolongateurs d’autonomie, les moteurs à combustion à haute efficience, l’hydrogène et les carburants de synthèse.
La situation est tout aussi urgente pour les camions. Les industriels européens ne veulent pas attendre 2027 pour discuter d’un report des objectifs en vue de 2030.
L’ACEA et le CLEPA mettent la pression sur Ursula von der Leyen, alors qu’un dialogue stratégique sur l’avenir de la filière automobile est fixé au 12 septembre. « Le rendez-vous de la dernière chance de s’adapter aux réalités économiques et de ne pas mettre en danger une de ses industries les plus emblématiques », conclut le courrier.