Automobile : la PFA se saisit du dossier hydrogène
Deux jours après une réunion au sommet de la filière automobile à Bercy, la PFA (Plateforme de la Filière Automobile) a organisé hier une conférence sur l’hydrogène. Elle a eu lieu à l’initiative du CTA (Comité Technique Automobile) en présence d’une quarantaine de personnes. Les constructeurs PSA et Renault, ainsi que Faurecia, Michelin et Plastic Omnium pour les équipementiers étaient présents, de même que des représentants de l’énergie (EDF, Total…).
La réunion a permis d’apporter un éclairage en mode 360 degrés sur le potentiel de l’hydrogène, en termes de production, stockage et usages, dont la mobilité (y compris automobile). « L’objectif de cette réunion grand format était d’informer les directeurs techniques sur les enjeux et d’avoir une vision partagée », explique Jean-Luc Brossard, directeur R&D de la PFA. Elle a permis notamment à Symbio de présenter sa stratégie, suite à la création de la co-entreprise avec Faurecia et Michelin. La filière se réjouit de voir que la PFA s’empare du sujet dès maintenant et ne compte pas attendre 2030 pour préparer l’arrivée de cette forme d’électrification.
« D’ici 2035, nous prévoyons une part de 2 % pour les véhicules à hydrogène dans le monde avec un coût de l’hydrogène à 7 euros le kg », poursuit Jean-Luc Brossard. « Pour atteindre ces volumes, il y a encore du travail, car il faut diviser par 4 les coûts et engager des travaux de recherche, avec notamment une architecture de réservoirs polymorphes pour le stockage », souligne le directeur R&D de la PFA. Selon lui, « l’hydrogène a 10 ans de retard par rapport aux batteries, d’où l’importance de lancer la filière avec des flottes captives, constituées d’utilitaires, de bus et de camions ».
La France doit se positionner dès maintenant si elle veut jouer un rôle face à la Chine, la Corée ou plus près de nous l’Allemagne. Et pour cela, il faut un soutien franc et massif, expliquent les acteurs de la filière H2. Il existe en Europe un outil de financement qui a pour nom l’IPCEI (Important Projects of Common European Interest) et qui vise à faire émerger des champions européens. Ce type de projet européen a été mis en place pour les batteries entre la France et l’Allemagne (l’Autriche, la Belgique, la Finlande, l’Italie et la Pologne seraient aussi intéressées). Il faudrait la même chose pour l’hydrogène, sachant que l’hexagone réunit toutes les compétences, de la pile à combustible aux réservoirs en passant par les électrolyseurs.
Un autre point faible est le réseau. Selon la PFA, le nombre idéal de stations H2 serait de 1 000 à l’échelle de la France. L’objectif est de 100 stations en 2023 si l’on reprend les chiffres du plan Hulot.
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