L’avion à hydrogène moins cher dès 2035 ?
Pourtant peu favorable à l’hydrogène, l’association Transport & Environment publie une nouvelle étude qui montre que le déploiement d’avions à hydrogène en Europe est économiquement faisable. Mais, à condition d’appliquer les bonnes politiques et incitations.
L’étude* complète, qui contient 55 pages, est visible ici. Que dit-elle ? En 2035, faire voler des avions à hydrogène pourrait être 8 % plus cher que d’opérer avec des appareils alimentés au kérosène. Mais si ce carburant fossile était taxé, les avions à hydrogène coûteraient alors 2% de moins que leurs homologues. « Nous devons créer un marché pour les avions à zéro émission, en taxant le carburant fossile et en imposant progressivement les avions à zéro émission à l’avenir », plaide Jérôme du Boucher, responsable aviation à T&E France. Et de souligner : « Si nous devons compter uniquement sur la bonne volonté d’Airbus, les avions à hydrogène ne resteront qu’un doux rêve ».
Près de 300 milliards d’investissement pour y arriver
D’ailleurs, l’étude estime à 299 milliards d’euros d’ici 2050 le coût du déploiement des avions à hydrogène. Le développement des avions à hydrogène ne représenterait que 5 % de ce coût (15 milliards d’euros). L’essentiel des coûts repose en fait sur l’industrie de l’hydrogène. Plus de la moitié (54 %, soit 161 milliards d’euros) sera liée à la production d’hydrogène vert. 23% supplémentaires seront nécessaires pour la liquéfaction de l’hydrogène. D’autres coûts sont liés au développement de l’infrastructure de l’hydrogène dans les aéroports (12 %) et à la distribution du carburant dans les aéroports (6 %).
« Il n’existe pas de solution miracle pour décarboner l’aviation. Les carburants durables, la réduction de la demande et l’hydrogène joueront tous un rôle », conclut l’association.
Pour aller plus loin, voici une page dédiée à l’hydrogène chez Airbus. Et des articles que nous avons rédigés, ici et là.
*L’étude économique, réalisée par le groupe de recherche Steer à la demande de T&E, a examiné les coûts d’exploitation futurs des avions à hydrogène sur les vols intra-européens.