Batterie à bromure d’hydrogène : la prochaine révolution ?

Batterie à bromure d'hydrogène

Batterie à bromure d’hydrogène : la prochaine révolution ?

La compagnie néerlandaise Elestor est sur le point d’introduire un nouveau type de batterie low-cost. C’est une batterie à flux, dont la particularité est d’utiliser de l’hydrogène et du bromure. Développée à l’origine par la NASA dans les années 60, ce type de batterie – qu’on appelle aussi RedOx – a des électrolytes (substances conductrices) qui utilisent des solutions liquides contenues dans des réservoirs reliés à une cellule électrochimique.

D’autres acteurs ont déjà essayé de développer cette technologie, comme par exemple nanoflowcell. L’intérêt est de pouvoir recharger la batterie beaucoup plus vite, le plein se faisant grâce à un liquide qu’on pourrait trouver dans une station-service.

Dans le cas d’Elestor, le choix a été de privilégier des éléments très abondants sur terre et dont la production n’est pas contrôlée par une poignée de pays (comme pour le lithium et le cobalt). C’est le cas pour l’hydrogène. Et c’est aussi le cas pour le bromure, qui est utilisé pour du stockage d’énergie sous la forme de bromure de zinc ou de bromure d’hydrogène (HBr). Ces éléments permettent d’abaisser de façon significative le coût du stockage d’énergie par kWh.

Elestor précise qu’il a pris toutes les précautions pour assurer la sécurité. Ainsi, la pression est contrôlée en temps réel dans le réservoir d’hydrogène. Il y a des capteurs pour détecter toute fuite d’hydrogène, même en faibles concentrations. Par ailleurs, une isolation a été prévue entre les circuits d’hydrogène, les cellules de la batterie et le système utilisant du bromure.

Les travaux ont été financés par l’EIT (European Institute of Innovation and Technology) et le fonds Koolen Industries. Le site de la compagnie fait apparaître par ailleurs un partenariat avec l’institut Franhofer, l’Université Technologique d’Eindhoven et l’International Bromine Council.

Les applications visées sont stationnaires et à large échelle. Sous l’impulsion de Koolen Industries, qui a investi des millions, Elestor a pour ambition de construire une méga-usine de batteries utilisant du bromure d’hydrogène. En attendant, les premiers exemplaires vont être livrés en Allemagne et sur une île au large des côtes norvégiennes.

En 2017, Elestor avait reçu un prix (European IDTechEx award), remis par un jury comprenant notamment l’institut Franhofer, l’Université de Berlin et Toyota.

(Sources : Innovation Origins et Elestor)

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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