Il y a une semaine, le ministre de l’économie se rendait à Rabat pour un forum d’affaires Maroc-France. Cet événement a permis de mettre en place une coopération dans le domaine de l’hydrogène vert.
En préambule, le grand argentier de Bercy a déclaré que les deux pays avaient « la même volonté de décarboner notre économie, le même attachement à la vocation agricole et à la vocation industrielle de nos deux nations ». Et d’ajouter : « Le Maroc et la France ont vocation à être les grands vainqueurs du XXIe siècle ».
Dans le domaine de l’hydrogène, le ministre français a annoncé un projet entre l’IRESEN (Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles) et l’accélérateur SATT à Paris-Saclay pour développer une recherche appliquée et de l’innovation en hydrogène décarbonée sur la base d’une coopération entre la France et le Maroc. Via un don de 800 000 euros, (de l’Agence Française de Développement et du Trésor français), un appel à projets innovants dédiés à la filière de l’hydrogène décarboné sera lancé au 2ème semestre 2024. Cet appel à projets vise à sélectionner, accompagner et à développer durant 3 ans, 2 à 3 initiatives innovantes d’excellence portées par des équipes franco-marocaines pour contribuer à la transition vers une économie décarbonée.
Un prêt de 350 millions pour développer l’ammoniac vert
L’autre annonce est d’ordre financier. Ainsi, l’AFD, l’Agence française de développement, débloquera un prêt de 350 millions d’euros à destination de l’OCP (Office Chérifien des Phosphate), pour qu’il puisse investir massivement dans l’hydrogène, dans la décarbonation et dans l’investissement vert. « C’est un effort majeur de l’AFD à destination de l’OCP et du développement de l’hydrogène vert au Maroc », a déclaré Bruno Le Maire. Ce prêt concerne le développement de l’hydrogène et de l’ammoniac verts, les énergies renouvelables et la formation du capital humain, dans le cadre du programme d’investissement vert* du Groupe OCP couvrant la période 2023-2027.
L’OCP est un groupe industriel marocain qui est le premier exportateur de phosphate brut, d’acide phosphorique et d’engrais phosphatés dans le monde. Il souhaite décarboner sa production d’engrais avec de l’ammoniac vert. A ce sujet, il a signé un accord avec Fortescue, ainsi qu’avec la start-up Hydrojeel, créée par la branche InnovX. de l’Université Mohammed VI polytechnique (UM6P).
*Ce programme vert prévoit un investissement global de 13 milliards de dollars pour permettre au Groupe d’utiliser 100 % d’eau non conventionnelle en 2024 (pour assurer son autonomie complète, y compris une capacité de dessalement de l’eau de 560 millions de m3 par an d’ici 2026), 100 % d’énergie propre d’ici 2027 et d’atteindre la neutralité carbone totale d’ici 2040 (Scopes 1 et 2 d’ici 2030, et Scope 3 d’ici 2040), tout en augmentant la production d’engrais verts.