
En amont et lors du dernier conseil communautaire du 18 décembre, le Président de la métropole, François Rebsamen a annoncé renoncer aux bus à hydrogène en raison de contrecoups.
Décidément, l’année 2025 aura secoué jusqu’au bout la filière hydrogène. La presse locale fait état de propos tenus par François Rebsamen, et qui déclare : « On abandonne, je le dis, l’hydrogène. Oui, cette nouvelle perspective écologique n’a pas rencontré son équilibre économique ». Hydrogen Today a fait l’effort de visionner la séance du conseil communautaire (où ce sujet ne figurait pas à l’ordre du jour). Pour être précis, la métropole de Dijon renonce à l’hydrogène pour les bus seulement. Et ce, pour deux raisons.
La première est la liquidation de Van Hool, auprès duquel elle avait commandé 27 premiers bus à hydrogène (1,25 million d’euros l’unité). Or, Dijon avait versé une avance de 800 000 euros qu’elle essaie de récupérer auprès du liquidateur. Lors du conseil communautaire, François Rebsamen a rappelé les difficultés rencontrées par des acteurs de la filière (dont Hype et Safra), tout en soulignant que « c’était une belle idée qui reviendra sûrement ». Il dit que « l’équilibre économique n’y est pas, pour le moment ».
Le choix de l’électrique sans certitude d’un bon fonctionnement
Ceci posé, le Président de la métropole a pris la décision de commander des bus électriques « sans avoir la certitude que ça fonctionnera correctement avec les problèmes de batteries qui se posent ». D’autre part, la métropole va compléter l’offre avec des bus roulant au biocarburant HVO, « car l’électrique ne répond pas à nos attentes pour le moment ».
François Rebsamen espère d’ailleurs que la giga-factory de Verkor à Dunkerque ne connaîtra pas la faillite comme McPhy, car ces projets industriels sont des « enjeux de souveraineté ». Sinon, on va « devoir acheter des batteries en Chine ».
La seconde raison est d’ordre technique. « McPhy a fourni un électrolyseur qui ne fonctionne pas », accuse François Rebsamen. Or, la situation de McPhy* ne permet donc pas de remplacer le matériel, ce qui a entraîné la « faillite » de Dijon Métropole Smart EnergHy (DMSE). En conséquence, il n’y aura pas de station au sud de Dijon comme cela était prévu. Pour autant, les 8 bennes à ordures à l’hydrogène seront bien mises en service au cours du premier trimestre 2026. Et la station déjà en place, qui se contentera de faire de la distribution, pourra accueillir des pleins de véhicules à hydrogène (voitures, camions).
Avec regret, la métropole de Dijon – qui avait accueilli les Journées Hydrogène dans les Territoires en 2022 – engage une « profonde révision » de sa stratégie de décarbonation des bus.
Sources : Le Bien Public, Info Dijon, conseil communautaire du 18 décembre
*Dont certains actifs ont été repris par John Cockerill