Hydrogène vert : l’Europe confrontée au doute

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Hydrogène vert : l’Europe confrontée au doute

Selon l’agence Reuters, plusieurs pays ont réduit leurs ambitions de même que des industriels. Le prix reste trop prohibitif par rapport aux énergies fossiles. Et ce n’est pas une bonne nouvelle pour le climat.

L’hydrogène est une option pour décarboner des secteurs de l’industrie comme la sidérurgie. Mais chez ArcelorMittal, on a décidé de jeter l’éponge sur le site de Dunkerque. Cest ce qu’a expliqué le patron de la filiale française, Alain Le Grix de la Salle, lors d’une audition à la Commission des finances de l’Assemblée, le 9 juillet. Il a expliqué que c’était trop cher. « L’écart entre l’ambition et la réalité en Europe illustre l’ampleur du réajustement en cours dans l’industrie », explique Jun Sasamura, responsable hydrogène chez le cabinet de conseil Westwood Global Energy.

Selon ce consultant, seulement un cinquième des projets d’hydrogène prévus dans l’Union européenne devraient voir le jour d’ici la fin de la décennie. Cela correspond à environ 12 GW de capacité de production, loin de l’objectif européen de 40 GW, selon les données de Westwood Global Energy. Si la France a réduit ses ambitions, on observe un phénomène similaire en Italie et aux Pays-Bas.

Un manque de clients en Espagne et au Portugal

Plus inquiétant, le doute gagne également le sud de l’Europe. « L’hydrogène vert a été une attente surestimée qui s’est transformée en vallée de la désillusion », déclare Miguel Stilwell d’Andrade, directeur général du groupe énergétique portugais EDP. Et d’ajouter : « Ce qui manque, c’est la demande. Il y a 400 millions d’euros de subventions pour l’hydrogène en Espagne et au Portugal, mais il nous faut des acheteurs ». De l’autre côté de la frontière, Iberdrola, en Espagne, a suspendu ses plans d’augmentation de capacité d’une usine d’hydrogène vert équipée d’un électrolyseur de 20 MW. Et pour les mêmes raisons. L’entreprise doit trouver des acheteurs pour la production supplémentaire.

Pour autant, le secteur ne doit pas baisser les bras. L’opérateur Enagas explique qu’il veut construire un réseau d’hydrogène de 2 600 km et le relier au projet trans-européen H2Med, reliant la péninsule Ibérique au nord-ouest de l’Europe. Selon Arturo Gonzalo, directeur général de l’entreprise, « l’infrastructure ne se développe pas une fois que le marché a décollé ; elle doit exister pour que le marché puisse décoller ».

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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