La société de conseil et d’investissement Idrogenia, qui est au capital de Terrensis*, envisage de lancer un fonds d’investissement dédié à l’hydrogène naturel. Ce sera une première en France et en Europe.

Idrogenia (ideas for hydrogen) est une jeune société, créée par le Groupe Mentor : une holding familiale basée à Nancy et fondé en 1998 par Benoit Michaux. Le groupe, capitalisé à hauteur de 500 millions d’euros, ne cache pas ses ambitions dans le secteur de l’hydrogène et prévoit d’y investir de façon conséquente dans les prochaines années. Pierre Michaux, qui a repris la présidence du groupe en début d’année, considère que « l’hydrogène naturel sera sans aucun doute la prochaine révolution énergétique ». Il a été convaincu du potentiel de cette énergie par Christophe Hecker, le Directeur Général d’Idrogenia, qui vient de la finance et se passionne pour l’énergie en sous-sol depuis 2014.

Une prise de participation dans Terrensis

À mi-chemin entre un incubateur et un acteur de private equity, Idrogenia a réalisé sa première opération en injectant 1,5 million d’euros dans Terrensis au mois de mars. Les deux sociétés sont convaincues que l’hydrogène naturel représente une ressource naturelle propre et abordable, faisant ainsi passer l’hydrogène d’un vecteur énergétique à une source d’énergie primaire. Et Idrogenia entend aller plus loin. L’objectif est d’ouvrir un fonds d’investissement dédié à l’hydrogène naturel, initié et bondé par le groupe Mentor dans un premier temps afin de donner l’impulsion et de fédérer ensuite d’autres investisseurs.

Un enjeu de souveraineté

« Les experts de l’hydrogène naturel sont pour la plupart français et ils sont reconnus dans le monde entier. Nous avons un véritable savoir-faire qui peut donner naissance à une formidable filière française de l’hydrogène naturel, mais il faut qu’elle soit accompagnée financièrement. » confie Christophe Hecker. Sur le plan international, la concurrence dans l’hydrogène naturel est vive, notamment en Australie et aux Etats-Unis. Le DG d’Idrogenia rappelle que la société américaine Koloma, soutenue notamment par Bill Gates (via le fonds Breakthrough Ventures), a levé à elle seule plusieurs centaines de millions de dollars. « Si nous voulons rivaliser, nous devons nous armer financièrement. C’est aussi un enjeu de souveraineté énergétique pour la France », conclut-il.

*Maison-mère de TBH2 Aquitaine, la société qui a décroché le premier permis de prospection en France