La jeune marque française de voitures à hydrogène perd de l’argent et doit tailler dans ses effectifs. Elle conditionne la poursuite de l’activité à l’obtention de nouveaux fonds.
8 millions en 2021, 23,9 millions en 2022 : le déficit se creuse pour la start-up. Ces résultats s’expliquent par des charges d’exploitation élevées, liées à la masse salariale et à des dépenses de conseil, de marketing, de développement et de recherche de financements. L’entreprise, qui n’a rien à vendre pour le moment, avait recruté 116 collaborateurs. Depuis le début de l’année, Hopium a donc dû tailler dans ses effectifs en proposant une rupture conventionnelle collective (RCC), acceptée par 35 salariés qui ont quitté l’entreprise.
Mais, il faudra aussi de l’argent frais pour s’en sortir. Après avoir réalisé plusieurs augmentations de capital en 2022 pour un montant total de 4,1 millions d’euros, Hopium a subordonné la poursuite de son activité à l’obtention de fonds supplémentaires. Elle a mandaté le cabinet Deloitte pour l’accompagner. L’entreprise espère notamment « une subvention dans le cadre de l’appel à projets +Auto Invest+ de France 2030 ». Elle a déposé un dossier en ce sens le 29 mars. Au 31 décembre, elle avait une trésorerie négative de 1,3 million contre un solde positif de 4,9 millions un an auparavant. Grâce à un partenariat avec Atlas, le constructeur peut tenir jusqu’à fin août.
A ce stade, Hopium doit trouver un ou plusieurs clients pour sa pile à combustible. Comme d’autres constructeurs, tels que Toyota, Hyundai et Honda, c’est sur cette brique technologique que la firme mise désormais. Sous réserve de l’aboutissement des discussions en cours – la société poursuit des discussions dans ce sens auprès d’acteurs français ou étrangers, dans et en-dehors du secteur automobile – permettant de sécuriser les prochaines étapes de son développement industriel et commercial, la nouvelle feuille de route d’Hopium consisterait à lancer la pré-commercialisation de son système pile dès 2024 parallèlement à son industrialisation, et de débuter la phase de commercialisation en 2025. Les besoins en financement sont de 150 à 200 M€.
S’il n’est pas abandonné, le projet de voiture est repoussé à une date ultérieure. Initialement, la Machina devait sortir en 2025. Les investissements sont estimés entre 700 et 800M€ pour sortir des véhicules en propre.
Le communiqué sur les résultats est à lire ici. Et le rapport financier là. Notre dernier entretien vidéo exclusif est à voir ici.
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