La révision de la stratégie hydrogène met en avant le développement de hubs qui vont se concentrer sur les principales zones industrielles. Elle évoque aussi le transport avec l’ébauche d’un réseau d’infrastructures. Mais, quid des pôles diffus et des stations ?

En préambule, il est rappelé que, depuis 2020, ce sont 46 écosystèmes – soutenus par l’État à hauteur d’environ 400 M€, pour un investissement total de 1,6 Md€ – qui ont été constitués. Orientés majoritairement vers la mobilité lourde, ces projets permettront, à court terme, d’installer 130 MW d’électrolyse pour fournir 13 000 tonnes par an d’hydrogène décarboné. Lequel sera distribué par une centaine de stations de distribution, en vue d’alimenter plus d’un millier de bus ou véhicules lourds. Et la stratégie de préciser que « l’usage de l’hydrogène dans la mobilité routière lourde devrait se concentrer autour des grands axes européens et des bassins industriels, et potentiellement des métropoles avec des besoins pour les transports collectifs ».

La production d’hydrogène va donc s’organiser entre des pôles de consommation massifs (les gros bassins industriels) et des pôles semi-centralisés, voire plus diffus.

Dorénavant, l’objectif prioritaire est d’assurer que les principales zones industrielles françaises bénéficient toutes de premières capacités de production d’hydrogène à l’horizon 2030, afin d’assurer leur décarbonation. Et ces hubs hydrogène seront déployés d’abordsur les bassins industriels, notamment ceux de Fos-Marseille, de Dunkerque, du Havre-Estuaire de la Seine et de la Vallée de la chimie. L’idée est de mutualiser le déploiement d’infrastructures, avec à court terme 500 km de canalisations qui vont connecter les producteurs aux consommateurs. La concentration des usages au sein des hubs devrait permettre d’apporter des débouchés aux producteurs et de tirer les prix vers le bas.

Ce n’est que dans un second temps que des pipelines seront connectés à des capacités de stockage à des cavités salines. Il sera ainsi possible d’apporter plus de flexibilité au système énergétique. Concrètement, les électrolyseurs pourront maximiser leur production quand le prix de l’électricité est bas, ou s’effacer lors des pointes de consommation électrique.

Par la suite, d’autres déploiements locaux pourront être nécessaires. Il s’agit ici de desservir les pôles « semi-centralisés » autour des villes de taille moyenne ou des plateformes industrielles de plus petite taille, ainsi que des pôles « diffus », notamment sur le réseau autoroutier en application
du règlement AFIR.

Enfin, à plus long terme, un réseau européen de transport d’hydrogène pourrait voir le jour. Il permettrait de relier les zones de consommation aux régions présentant des coûts de production plus faibles que les productions françaises. On remarquera que la stratégie ne fixe ni de calendrier ni de moyens alloués, alors que l’Allemagne va se doter d’un réseau de 9 000 km de canalisations.

Vous utilisez LinkedIn et vous souhaitez suivre l’actualité de l’hydrogène de manière plus régulière ? Alors notre newsletter LinkedIn hebdomadaire devrait vous intéresser. Vous pouvez vous y abonner ici.  

PS: Vous souhaitez suivre l’actualité de l’hydrogène de manière plus régulière ? Vous pouvez vous inscrire à nos newsletters.
1) « Vos actualités hydrogène en direct » (pour recevoir tous nos articles dès leur publication).
2) « Votre newsletter hebdo » (envoyée tous les lundis en fin de matinée).