L’Allemagne lance 62 projets IPCEI autour de l’hydrogène et vise le leadership mondial

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L’Allemagne lance 62 projets IPCEI autour de l’hydrogène et vise le leadership mondial

Voilà le genre d’annonces qui ne va pas rassurer le patron du groupe Volkswagen, lui qui ne mise que sur la batterie… Le ministère fédéral de l’économie et de la technologie et le ministère fédéral des transports ont sélectionné 62 projets à grande échelle dans le domaine de l’hydrogène qui bénéficieront d’un financement public dans le cadre d’un projet européen commun sur l’hydrogène (appelé IPCEI – Important Projects of Common European Interest). L’Allemagne, qui a été le premier pays d’Europe à se doter d’une stratégie ambitieuse dans l’hydrogène, affirme plus que jamais ses ambitions.

D’ailleurs, le ministre fédéral de l’économie Peter Altmaier annonce la couleur : « Nous voulons devenir le numéro 1 mondial des technologies de l’hydrogène ».

Concrètement, plus de 8 milliards d’euros* de fonds fédéraux et nationaux seront affectés aux 62 projets allemands sélectionnés aujourd’hui, et les projets couvrent l’ensemble de la chaîne de valeur – de la production et du transport de l’hydrogène aux applications dans l’industrie.

Le plus grossier concerne l’industrie. Le Ministère fédéral de l’Économie a sélectionné 50 projets. Il s’agit notamment de centrales qui, ensemble, représentent plus de 2 gigawatts de capacité d’électrolyse pour la production d’hydrogène vert. Cela correspond à 40 % de l’objectif de 5 gigawatts d’ici 2030 fixé dans la stratégie nationale pour l’hydrogène. L’objectif est aussi d’étendre les pipelines d’hydrogène sur une longueur d’environ 1 700 km. ArcelorMittal, Stahl Holding Saar, Salzgitter Stahl et Thyssenkrupp Steel, autrement dit tous les producteurs d’acier opérant en Allemagne ont présenté des projets d’investissement. Un certain nombre de projets innovants dans l’industrie chimique, comme le site de BASF à Ludwigshafen, présentent également un énorme potentiel de réduction grâce à la production sans CO2 d’hydrogène et à son utilisation ultérieure, par exemple pour la production d’ammoniac ou de carburants synthétiques pour le trafic routier ou aérien.

Le ministère fédéral des transports finance 12 projets dans le secteur de la mobilité. Ils concernent le développement et la production de systèmes et de véhicules à pile à combustible, que ce soit pour des voitures particulières et des camions, ou encore des véhicules municipaux. Il est prévu également de financer la mise en place d’une infrastructure de ravitaillement en hydrogène à l’échelle nationale et transfrontalière. Un projet commun à Hambourg abordera également les secteurs de l’aviation et de la mer avec une approche holistique : des véhicules à pile à combustible pour la logistique portuaire ou les bateaux pousseurs H2 dans le port de Hambourg aux véhicules H2 en commençant par l’intralogistique chez Airbus.

Les projets allemands sont financés dans le cadre d’un projet européen (IPCEI Hydrogen) avec un maximum de 22 pays partenaires européens.

*Environ 4,4 milliards d’euros proviennent du ministère fédéral de l’économie ; jusqu’à 1,4 milliard d’euros du ministère fédéral des transports. Les fonds restants seront fournis par les Länder. Au total, des investissements de 33 milliards d’euros doivent être déclenchés, dont plus de 20 milliards d’euros proviendront d’investisseurs privés.

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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