Le Mans : MissionH24 devant le défi de l’hydrogène liquide

MissionH24 devant le défi de l’hydrogène liquide

Dans le cadre de l’événement LMH2, l’ACO, H24 Project, mais aussi Forvia, Ligier Automotive et Toyota ont évoqué les défis qui se posent pour la future catégorie H2 des 24 H du Mans. Le problème vient pas tant de la voiture, mais de l’infra et du stockage à bord.

Et la nouvelle du jour c’est donc le partenariat conclu entre MissionH24 et Forvia pour le stockage d’hydrogène liquide. « La compétition n’est pas dans l’ADN de Forvia », a indiqué Raphaël Pourret, en charge du marketing au sein de la branche Hydrogen Solutions. L’équipementier est impliqué dans la mobilité routière. « Le challenge, c’est comment mettre à dispo nos compétences pour des champs d’application qui ne sont pas encore atteints. L’hydrogène liquide correspond à des usages de très forte intensité », a-t-il souligné.

Pour sa part, le Président de l’ACO, Pierre Fillon, a tenu à rappeler tous les changements qui avaient émaillé le parcours de MissionH24 depuis 2018. Il y a eu le Covid, le moteur à combustion qui s’est invité aux côtés de la pile à combustible (les deux technologies sont acceptées au sein de la future catégorie H2) et l’obligation de passer à l’hydrogène liquide, suite à une décision de la FIA*. « Les challenges se posent en matière de sécurité, et plus particulièrement au niveau des infrastructures ». Pour autant, le calendrier affiché reste toujours fixé à 2028 pour les 24 H du Mans.

Le problème du stockage

Toyota a déjà anticipé en partie cette étape. Une Corolla GR à l’hydrogène liquide roule au Japon et a bouclé avec succès les 24 H de Fuji. Mais auparavant, il a fallu solutionner les problèmes de pompes qui acheminent l’hydrogène au moteur. Le constructeur japonais a également dévoilé un prototype taillé pour Le Mans et compatible H2 liquide, lors de la dernière édition des 24 H du Mans (au sein du village H2). Pour MissionH24, l’adaptation est encore possible, car la H24 EVO est encore en conception. Ce bolide repose sur un nouveau châssis qui va pouvoir être adapté à la technologie (alors qu’il fallait au contraire intégrer des composants dans un châssis de LMP3 sur les premiers protos. Il a été rappelé que la voiture intègre une pile à combustible, avec Symbio qui reste partenaire (malgré ses difficultés). L’objectif est de la faire rouler en 2026.

Pour Alpine et Ligier, c’est aussi un chantier qui s’ouvre. Pierre-Jean Tardy a d’abord rappelé que la décision n’a pas encore été prise pour faire Le Mans en hydrogène. Le nouveau CEO de Renault, François Provost, se situe dans la continuité de Luca de Meo, mais il prend le temps d’étudier le dossier. Quant à Jacques Nicollet, il a indiqué que son partenaire Bosch travaille à l’adaptation de l’hydrogène liquide. Le prototype à hydrogène gazeux a parcouru plus de 5 000 km et n’a jamais connu de problème.

Finalement, le monde de la compétition se retrouve à affronter les mêmes problématiques que dans l’aéronautique et le spatial. « Le rôle des 24 H du Mans est de faire avancer la mobilité », a conclu Pierre Fillon.

*Une décision motivée pour des raisons de sécurité (crash) et de rapidité pour faire le plein, sans parler de la densité énergétique qui permet d’avoir plus d’autonomie

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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