Hydrogen Today a été invité à l’Impulse Day de Movin’On, un « do tank » qui réunit des acteurs du public et du privé pour faire avancer la mobilité abordable. C’était hier à Paris et il a été question d’hydrogène.
La conférence avait lieu dans un lieu chargé d’histoire, l’Hôtel de l’Industrie en plein coeur de Saint-Germain-des-Prés. Et quelle affiche avec Florent Menegaux, CEO de Michelin, et l’explorateur Bertrand Piccard, entre autres. Il y avait aussi une ancienne ministre (Chantal Jouanno), l’ancienne députée européenne Karima Delli, une vice présidente de la Région Ile de France, Alexandra Dublanche, et des représentants de l’industrie et de l’innovation.
En introduction, Florent Menegaux a rappelé que depuis 30 ans, Michelin se penchait sur la mobilité durable. Il y a d’abord eu le Challenge Bibendum, démarré lors du centenaire de la marque en 1998, puis une formule différente avec Movin’On à partir de 2015. L’objet est de réunir des acteurs de bonne volonté pour lever les verrous.
Aéronautique : Climate Impulse et les e-SAF d’Engie
Hier, il a surtout été question d’un projet innovant de voiture électrique low-cost (la Pop Car à 12 000 € portée par CapGemeni) et des navettes automatisées que soutient la Macif. Mais, l’hydrogène s’est également invité. Bertrand Piccard, qui parlait au nom de la fondation Solar Impulse, a regretté le manque de soutien des pouvoirs publics qui a conduit à la faillite de la société Logikko. Celle-ci injectait de l’hydrogène dans le moteur pour réduire la pollution. L’explorateur suisse n’a pas manqué ensuite de rappeler qu’il préparait un tour du monde à bord d’un avion à hydrogène liquide (Climate Impulse).
Frank Lacroix, directeur général adjoint d’Engie, a aussi pris la parole hier soir. Il a évoqué le corridor de recharge électrique déployé entre Paris et Lyon pour les camions. « Il y avait un débat entre la batterie et l’hydrogène, qui n’est pas tranché d’ailleurs, mais on voit bien qu’il y a une demande pour l’électrique dès maintenant », a-t-il expliqué. Tout en précisant qu’il fallait de la visibilité et un soutien public afin de pouvoir investir dans le temps. Le même dirigeant a aussi parlé d’aéronautique avec le projet KerEAUzen au Havre, qui va permettre de produire des carburants durables à base d’hydrogène renouvelable et de CO2.
Pour sa part, Karima Delli a évoqué la décarbonation du transport maritime avec le « green shipping » et les efforts déployés par les ports du nord de l’Europe dans le domaine de l’hydrogène.
Michelin : pionnier de l’hydrogène
Et Michelin alors ? Interrogé par nos soins, Florent Menegaux a d’abord rappelé que Michelin a lancé depuis très longtemps la fabrication de piles à hydrogène. « Nous y croyons, mais c’est aussi une course d’obstacles et nous avons devant nous un certain nombre de haies qui ne sont pas évidentes », a indiqué le patron de Bibendum. Pour autant, « nous croyons que l’hydrogène reste une énergie alternative pour décarboner ». En complément, Gael Queinnec, le directeur général de Movin’On, souligne que « c’est une voie importante pour le transport maritime. Ce n’est peut-être pas la solution de demain, mais celle d’après-demain je crois ».
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