Le retour de Nanoflowcell

D’origine suisse, la société avait un peu disparu des radars. Elle revient avec des performances doublées et annonce au passage l’ouverture d’une filiale aux Etats-Unis.

Au temps où le salon de Genève existait encore (il n’a pas eu lieu depuis 2019 et son édition 2023 sera délocalisée au…Qatar en novembre !), Nanoflowcell est venu exposer pendant quelques années des concepts électriques sans batterie lithium-ion. La société a mis au point le Bi-ION, une solution liquide à base d’électrolyte qui permet de recharger plus vite sa voiture, la Quantino.

Le principe est de produire de l’électricité à partir de l’oxydo-réduction* d’une solution d’eau salée, une membrane se chargeant de l’échange de protons entre l’anode et la cathode. Le principe de fonctionnement est assez proche de celui d’une pile à combustible. Un tel liquide ne coûterait que 10 centimes d’euro le litre. A noter que la Quantino utilise une batterie 48 volts de 15 Kwh et 4 moteurs de 60 kW.

En 2017, la société révélait que sa voiture à technologie RedOX avait pu parcourir 1000 km en mode électrique. Plus de 5 ans plus tard, Nanoflowcell annonce avoir roulé plus de 500 000 km avec son prototype. On apprend au passage que l’auto consomme 16 litres de Bi-ION aux 100 km (l’équivalent de 10 kWh). L’objectif est de produire ce liquide à partir d’énergies renouvelables.

Grâce à une évolution de sa technologie, la société revendique désormais 2 000 km d’autonomie. Le nouveau véhicule, qu’elle a baptisé Quantino Twenty five (pour célébrer les 25 ans de recherche), embarque deux réservoirs de 125 litres. Au-delà de son autonomie, il s’avère également performant avec une accélération de 0 à 100 km/h en 2,5 qui permet de rivaliser avec Tesla**.

La société, qui a entre temps, délocalisé sa holding à Londres, a décidé par ailleurs d’ouvrir une filiale aux Etats-Unis. Elle salue le fameux texte IRA (Inflation Reduction Act) qui permet de financer des projets avec de l’énergie propre et entend prendre sa part dans la décarbonation des transports.

*principe de la batterie RedOX développée par la NASA, qui utilise des cellules à flux

**Nanoflowcell marche aussi dans les traces de Tesla en se lançant dans le robot humanoïde et des solutions à base d’intelligence artificielle

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à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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