Edouard Philippe semble convaincu par les perspectives de l’hydrogène

Vendredi dernier, Energy Observer, le premier bateau capable de produire son propre hydrogène à partir de l’eau de mer et des énergies renouvelables, a accueilli des invités de marque. Lors d’une sortie en mer au départ de Saint-Malo, et alors qu’il passait près de Dinard, il a embarqué à son bord le Premier Ministre Edouard Philippe et le ministre en charge de la transition écologique Nicolas Hulot (qui a une maison dans les environs à Saint-Lunaire). Ce dernier est le parrain du navire, tout comme Florence Lambert du CEA-Liten qui a participé aussi à ce périple.

Après avoir navigué dans la baie de Saint-Malo, Édouard Philippe a salué, lors de son arrivée dans le port de plaisance de Dinard, « un bateau incroyablement innovant (…) qui inspire ». « C’était une très bonne façon de découvrir les perspectives assez incroyables de la filière hydrogène. On voit le potentiel considérable qu’il peut y avoir en matière de (…) transformation des transports et d’utilisation des sources d’énergie», a-t-il souligné, ajoutant que « la question est la façon dont on le produit ». Et le Premier Ministre d’ajouter : « On a l’inventivité, on a la technologie, souvent (…) on ne réussit pas complètement à franchir la marche industrielle et c’est un enjeu, et notamment en termes d’emploi, je dirais même de souveraineté ».

Nicolas Hulot a aussi pris la parole : « Pour l’instant, on est à un point zéro, l’idée c’est de développer la filière ». « Avec l’hydrogène, on va notamment résoudre cette difficulté de l’intermittence des énergies renouvelables, parce qu’on peut le stocker durablement », a souligné le ministre. « On peut répondre à la mobilité durable, a-t-il ajouté. Les Allemands vont bientôt inaugurer des lignes de chemin de fer avec des piles à hydrogène (…) Il faut avoir foi dans cette transition (…) et faire en sorte d’accompagner ces filières jusqu’au développement industriel.

Pour l’hydrogène, « les solutions sont prêtes, les déploiements vont se faire progressivement à horizon dix à quinze ans, mais sur certains usages aujourd’hui, il peut déjà être utilisé », a indiqué la directrice du CEA-Liten, Florence Lambert.

Cette sortie en mer a permis de faire passer un message fort. L’objectif d’Energy Observer est de montrer que l’hydrogène peut être produit à partir d’énergies renouvelables, solaire et éolienne. Outre 130 m2 de panneaux photovoltaïques, le bateau intègre deux éoliennes à axe vertical, une aile de traction ainsi qu’une pile à combustible pour produire de l’électricité à partir de l’hydrogène stocké. Energy Observer doit effectuer un tour du monde pendant six ans à raison d’une centaine d’escales. D’un coût de 5,5 millions d’euros pour sa transformation, puis de 4 millions d’euros par an dont le budget est à moitié bouclé, il a été conçu avec une équipe d’architectes navals et l’institut de recherche CEA-Liten, dédié aux énergies nouvelles.

Chacune des technologies sélectionnées par Energy Observer est testée à bord au fur et à mesure des navigations. « C’est un démonstrateur expérimental. On continue à tester des briques technologiques, à les changer quand elles ne vont pas. Le bateau, c’est un laboratoire », a déclaré le capitaine du bateau Victorien Erussard. Édouard Philippe et Nicolas Hulot sont « en pleine réflexion sur les alternatives durables en matière d’énergie. Si ce bateau peut être un démonstrateur voire un accélérateur de solutions, nous aurons rempli notre mission », a-t-il ajouté.

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à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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