Verdir l’hydrogène gris : la proposition d’un expert néerlandais

Un expert néerlandais de l’hydrogène estime qu’on devrait structurer la filière dès maintenant, même en utilisant de l’hydrogène gris, quitte à le rendre bleu, plutôt que d’attendre l’arrivée programmée de l’hydrogène vert. Il appelle donc la Commission de Bruxelles à créer un marché européen en ce sens, afin de favoriser une économie bas carbone. Cet expert a pour nom Noé van Hulst. Il est conseiller spécial au ministère néerlandais des affaires économiques et de la politique climatique, et envoyé spécial pour l’hydrogène. Il fait aussi partie du cercle d’experts de haut niveau autour du groupe sur l’hydrogène, mis en place au bureau de Paris de l’Agence Internationale de l’Energie.

Pas un « bleu », le gars…

Il s’appuie sur une étude du TNO (une organisation de recherche indépendante aux Pays-Bas qui se concentre sur les sciences appliquées), baptisée H-Vision. L’idée est d’utiliser l’hydrogène gris produit actuellement à partir de gaz naturel, ou par réaction chimique (hydrogène fatal), et de capturer le CO2 pour le rendre plus vertueux. L’hydrogène passe ainsi du stade gris à celui de bleu. Le concept a été étudié pour le port de Rotterdam avec l’aide de partenaires, tels qu’Air Liquide, BP, Gasunie, Shell et Uniper.

Le stockage du CO2 se ferait sous la Mer du Nord, au moyen de pipelines déjà déployées dans le cadre du projet Porthos, qui concerne justement la séquestration du CO2. Et si nécessaire, le réseau pourrait être étendu pour transporter plus de CO2.

Le TNO propose de convertir des centrales à charbon en station de production d’hydrogène dans la plaine de la Meuse, un vaste parc industriel de 40 km2 au sein du port. Il a calculé que le gaz nécessaire à la production d’hydrogène pourrait provenir à 70 % de gaz résiduels. Par ailleurs, l’infrastructure qui serait mise en place dans le port de Rotterdam pourrait aussi servir à stocker de l’hydrogène vert, attendu pour l’horizon 2030 et issu d’énergies renouvelables comme le vent et le soleil.

Pour Noé van Hulst, la solution est donc simple : « »il suffit de verdir l’hydrogène gris », en utilisant la technologie de stockage et captage du carbone pour enterrer les émissions sous terre. C’est ce qu’on appelle l’hydrogène bleu et cela permettra de faire évoluer le marché. « Intégrons ce marché aussi vite que possible », a-t-il plaidé appelant à des « normes communes »au niveau européen pour la production d’hydrogène propre.

(Sources : Euractiv, LinkedIn, TNO)

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à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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