Polémique stérile sur l’hydrogène bleu

Les opposants à l’hydrogène sont ravis : une étude américaine conclut que l’hydrogène bleu n’est pas vert. Quelle découverte ! Tout cela part d’une étude menée par deux scientifiques, l’un de l’université de Cornell (Robert W. Howarth) et l’autre de Stanford (Mark Z. Jacobson). L’étude, qui s’appelle « how green is blue hydrogen », conclut que ce mode de production – à partir de gaz naturel et en capturant le CO2 – ne va pas dans le sens de l’environnement. Selon les auteurs, cela n’aurait de sens que si le gaz carbonique était stocké indéfiniment et pas relâché dans l’atmosphère.

Les universitaires ne semblent pas très neutres dans leur approche. Ils écrivent que « l’Hydrogen Council a été fondé par des compagnies impliquées dans le pétrole et le gaz, et dont l’approche est centrée sur l’hydrogène bleu ».

Pour sa part, le président américain Joe Biden n’a jamais fait référence à l’hydrogène bleu dans le cadre de son ambitieux plan de relance, qui s’appuie sur les énergies renouvelables. Et les acteurs du secteur font bien la différence entre l’hydrogène renouvelable et l’hydrogène bas carbone, sachant que c’est bien l’hydrogène vert qui a la faveur des plans de l’Europe, de la France et de l’Allemagne.

Bref, tout l’art de monter en épingle une étude qui fustige un mode de production transitoire, alors que le monde de l’hydrogène multiplie les projets liés à l’hydrogène vert…

 

 

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à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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