Raigi et Ad-venta présentent le réservoir d’hydrogène le plus léger au monde

Raigi et Ad-venta présentent le réservoir d’hydrogène le plus léger au monde

D’un poids de 3,8 kg, ce réservoir à la fois plus simple de conception et plus compact s’adresse à la mobilité légère. A la fois dans les airs et sur terre. Il a été présenté ce week-end.

Et pour le cadre, Raigi et Ad-venta ont choisi de le présenter à l’occasion du meeting national de l’air de la base aérienne d’Orléans-Bricy (Loiret). Un show qui a permis d’admirer l’A400M Atlas, le mythique Transall C160 et des avions de chasse comme le Mirage 2000 et surtout le Rafale. On pouvait également voir de petits avions. Et c’est plutôt cette clientèle que vise le réservoir conçu par Raigi et Ad-venta.

Un réservoir compact et longue durée

« C’est ce qu’on appelle un brevet café », glisse Olivier Perrier, le PDG de Raigi. « En prenant un café avec Jean-Luc Mussot, PDG d’Ad-venta, on a commencé à réfléchir à un réservoir qui serait conçu intelligemment. Et au deuxième café », on avait une idée de brevet », s’amuse-t-il. « On aime bien la simplicité et réduire les choses inutiles », répond en écho le fondateur d’Ad-venta. Et Olivier Perrier d’expliquer ; « La particularité vient du fait que les deux partenaires ont fusionné l’embase et la tête de bouteille, cette dernière pouvant être directement intégrée dans le process de fabrication du liner, du surmoulage de l’embase et du bobinage de la fibre de carbone ».

Du point de vue des performances, Raigi et Ad-venta ont développé un premier prototype qui peut stocker 11,5 l d’hydrogène à 350 bars. Et tout cela dans un réservoir qui ne pèse que 3,8 kg, avec des dimensions réduites (diamètre de 180 mm et longueur de 695 mm) et peut supporter de 2 000 à 6 000 cycles en fonction de la quantité de fibres. « Il est conçu pour des usages grand public », certifie Olivier Perrier. « On a regardé toute la chaîne et la pression de 350 bars est suffisante pour atteindre un bon ratio massique**, tout en permettant de se ravitailler sur des stations qui coûtent moine cher », souligne Jean-Luc Mussot.

Les cas d’application : de l’aviation légère (drones, petits avions) et pourquoi pas de la mobilité légère avec des scooters, du jet-ski, du matériel agricole et de l’off road par exemple.

En usage fixe ou amovible

Plus surprenant, ce réservoir pourrait prendre place à bord d’une moto. En Indre-et-Loire, la société Solutions Composites* souhaite en effet développer une moto à hydrogène pour battre un record sur le lac salé de Bonneville (Utah). L’objectif est d’atteindre 200 miles à l’heure (plus de 350 km/h) avec un engin très profilé et dont la source d’énergie serait compacte. Une case cochée par le réservoir de Raigi et d’Ad-venta. Comme le dit Laurent Destouches, dirigeant de l’entreprise, ce serait l’occasion de mettre en avant la région Centre Val de Loire, qui n’est pas spécialement réputée pour sa technologie de pointe.

Précisons enfin qu’un tel réservoir pourrait être utilisé comme une grosse cartouche. Il pourrait être remplacé par un autre avec le plein d’hydrogène pour favoriser l’autonomie. Un mode complémentaire au réservoir fixe.

*qui a voulu dans un premier temps développer une pile à combustible, suite à un projet avorté avec le CEA pour assembler des membranes

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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