Renault va continuer sur l’hydrogène mais constate l’absence de marché pour Hyvia

Renault va continuer sur l’hydrogène mais constate l’absence de marché pour Hyvia

Interrogé à l’Assemblée Nationale, le Directeur Général de la marque au losange Luca de Meo a été interpellé sur l’hydrogène. Un thème qui intéresse toujours le constructeur, mais à un horizon plus lointain.

Alors que le tribunal des activités économiques de Versailles a décidé de prolonger la période de redressement judiciaire de Hyvia, le numéro 2 de Renault a été interrogé sur ce sujet d’actualité. A la base, la commission des affaires économiques l’auditionnait cet après-midi sur la situation et les perspectives du groupe en France, et en particulier sur le dossier tout aussi sensible des Fonderies de Bretagne. Une première fois, Luca de Meo a mentionné l’hydrogène parmi les pistes à poursuivre pour conserver la trajectoire de la décarbonation. Il a eu droit ensuite à une question très ciblée du député du Rhône Jean-Luc Fugit, qui a fait référence à la mobilité hydrogène et à la révision de la stratégie nationale*.

« L’hydrogène arrive plus lentement que prévu »

Le DG de Renault a indiqué que la situation de Hyvia était « très difficile », car « il n’y a pas de marché pour les véhicules à hydrogène ». Un point qui a fait tiquer le député Fugit. « On vend les véhicules à perte, malgré des soutiens très importants. je ne vois pas à court terme comment l’hydrogène pourrait avoir un impact dans le transport léger de passagers », a-t-il déclaré. A l’appui, il a cité les capacités d’électrolyse qui sont à seulement 30 MW, « à 0,5 % de l’objectif visé ».

Pour autant, il a aussi déclaré : « on va mettre de l’hydrogène sur le FlexiVan** avec des batteries ». De Meo a aussi fait référence au concept Emblème, où « l’hydrogène est mixé avec des batteries ». « Donc, on continue à faire ça, mais le business case il n’est pas là ». Luca de Meo a ensuite déclaré que « c’est déjà difficile pour l’électrique, mais encore pire pour l’hydrogène ». « je pense que l’hydrogène va d’abord arriver pour les camions et la production d’acier vert. Ca va arriver plus lentement que ce qu’on avait prévu », a-t-il conclu.

*Qui devrait arriver, si tout va bien, en mars.

**L’un des véhicules utilitaires de nouvelle génération, conçus avec Volvo et CGA CGM.

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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