Dans une déclaration à l’AFP, la direction d’Airbus reconnaît des progrès « plus lents que prévu » pour l’avion à hydrogène qu’elle avait pour ambition de faire voler en 2035. Il n’est pas question pour autant d’abandonner le projet.

L’information a été révélée hier par la presse, suite à une annonce en interne jeudi dernier. Tout est parti , semble-t-il, d’un tract de FO affirmant que l’avionneur a repoussé de cinq à dix ans son objectif d’entrée en service d’un avion à hydrogène et a plus largement décidé de « revoir sa feuille de route » en matière de décarbonation. Le document évoque une réduction de 25 % du budget consacré à ces activités et l’arrêt du projet de démonstrateur à bord d’un A 380.

Une feuille de route et des ambitions inchangées

Ce qu’Airbus dément. D’ailleurs, son site Internet ne fait nullement référence à ce report du projet sur sa page dédiée à l’hydrogène. Mais, l’avionneur reconnaît que « les développements récents montrent que les progrès sur les éléments indispensables à cette transition (…) sont plus lents que prévu ».

« Notre ambition et notre feuille de route en matière de décarbonation du secteur restent inchangées », a déclaré à l’AFP un porte-parole d’Airbus en soulignant que le groupe ajustait ses projets d’hydrogène « en fonction de la maturité de l’écosystème et des technologies ». Et d’ajouter : « nous sommes déterminés à atteindre notre objectif de mettre sur le marché un avion à hydrogène commercialement viable », a assuré le géant européen dans une déclaration transmise à l’AFP.

Une date trop ambitieuse ?

De l’avis des experts, la date de 2035 paraissait bien trop ambitieuse. Aux rencontres de Meaux, le directeur général d’ADP Edward Arkwright disait en octobre dernier que son groupe vise plutôt 2050 ou 2060 pour accueillir des avions court et moyen courrier à hydrogène. « Toute la question est de savoir si cet hydrogène est à produire ou à faire venir d’ailleurs », indiquait le dirigeant. Il faudra en effet 700 tonnes par jour à CDG et 350 à Orly. L’avionneur européen a entamé à travers le monde toute une série de partenariats avec des aéroports pour constituer des écosystèmes. Mais, cela prend du temps.

Le report du projet d’Airbus n’empêchera pour autant les petits avions à hydrogène de décoller. Et bien avant 2035.

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