Les SAF : l’Europe doit aller plus vite
Dans le cadre des Rencontres de Roissy-Meaux Aéropôle, la table ronde sur l’aviation a permis de parler des carburants synthétiques. Un domaine dans lequel l’Europe est en retard.
En attendant l’avion régional à hydrogène en 2035, la solution la plus immédiate pour décarboner le transport aérien repose sur les SAF (sustainable aviation fuels). A ce propos, un éclairage a été apporté par Joel Navaron de TotalEnergies. Il a indiqué que la technologie la plus mature repose sur le procédé HEFA (Hydroprocessed Esters and Fatty Acids). Les besoins en SAF de l’Europe seront de 4 à 5 millions de tonnes en 2025 et de 25 millions de tonnes en 2030 (dont 6 millions pour l’Europe et 500 000 tonnes pour la France).
Les ambitions d’Air France en matière de SAF
Chez Air France, la directrice générale Anne Rigail a indiqué que les SAF représentaient aujourd’hui 1% de la consommation des avions. C’est ce qu’impose d’ailleurs la réglementation. Mais, la compagnie nationale est très volontariste sur le sujet, qu’elle suit depuis 2011. Air France a l’ambition d’augmenter progressivement cette part à au moins 10% sur ses vols, d’ici 2030. C’est pour cela qu’elle sécurise ses approvisionnements en vue de cette échéance. La dirigeante d’Air France a invité à regarder ce qui se passe en dehors des frontières. Et cela vaut aussi bien pour les projets de production de SAF en Allemagne à partir de biomasse que pour le prix de ces carburants en Amérique du Nord.
Pour Guillaume Faury, le Président d’Airbus, « on ne va pas assez vite sur les SAF ». Il a cité l’exemple des Etats-Unis, qui sont « partis plus tard mais plus fort ». Encore une fois, il semble que l’Europe soit en perte de vitesse dans un monde qui bouge de plus en plus vite. Et pourtant, « les avions que l’on sort pourraient tourner à 50% avec ces carburants » a-t-il lancé.