Sport auto et poids-lourds : une même approche dans le domaine de l’hydrogène

Sport auto et poids-lourds : une même approche dans le domaine de l’hydrogène

Pour Symbio et Forvia, l’implication dans le sport automobile permet de faire progresser la technologie dans le domaine du camion. Et vice-versa. Explications.

Lors d’une présentation de la H24EVO, mercredi sur le village hydrogène, Serge Grisin, responsable du sport auto chez Symbio, a expliqué que la pile embarquée à bord de ce bolide était une pile… de camion. Il s’agit en effet d’une pile de 300 kW (2 x 150 kW), qui se destine plutôt à la mobilité lourde. Mais, c’est le bon niveau de performance pour répondre au cahier des charges d’une voiture de sport qui doit se montrer compétitive et pouvoir atteindre plus de 300 km/h. Et du coup, les développements réalisés dans le cadre de la compétition automobile permettent de faire évoluer en retour la pile qui va se retrouver dans des véhicules lourds. C’est donc un échange vertueux.

On tient le même discours chez Forvia, qui se trouve être un actionnaire de Symbio. Lors du récent congrès SIA Powertrain, qui se déroulait pendant la semaine des 24 h du Mans, Pierre Tipner et Julien Hergott ont fait une présentation qui mettait justement en parallèle les spécifications dans le sport auto et le poids-lourds, au niveau des réservoirs. L’équipementier s’implique dans l’hydrogène liquide, qui est justement la solution retenue par la FIA dans le domaine de la compétition automobile. Et Forvia participe au groupe de travail, car le sport auto est une laboratoire qui permet de faire progresser la technologie.

Des bénéfices mutuels

Que nous dit cette présentation ? Forvia estime que l’hydrogène liquide est un bon candidat à long terme pour le camion (même si le gazeux arrivera avant), avec une cible de moins de 500 kg pour un réservoir capable d’embarquer 40 kg d’hydrogène. Pour la consommation, il faut compter un débit de 7 à 10 g par seconde pour une pression de 5 à 10 bars (pour une pile à combustible) ou plus de 40 bars dans le cas d’un moteur à combustion.

Dans le cas de la compétition, il faut impérativement gagner du poids. Le réservoir d’une voiture de sport doit pouvoir stocker 16 kg d’hydrogène à basse pression. Pour la conso, le débit de 10 à 15 g par seconde à une pression de 100 bars .

Malgré des contraintes différentes, ces deux univers peuvent s’apporter mutuellement. Et cela, grâce à des outils de simulation, de test et de validation. La réduction de la taille et du poids des composants (échangeur de chaleur, pompe cryogénique) est également un levier pour faire progresser la technologie dans ces deux univers, éloigné en apparence mais relativement proches au final.

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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