
Pour les détracteurs de l’hydrogène, tous les moyens sont bons pour laisser entendre que la technologie ne fonctionne pas. Ou que le modèle n’est pas adéquat. Reprenons le cas de Hype à Paris et les problèmes que rencontrent les taxis de Chautagne en Savoie.
Quand Hype a annoncé son partenariat avec Electra, et son souhait d’élargir son offre vers l’électrique, Hydrogen Today a relayé cette information. Nous avions déjà écrit aussi que l’opérateur proposait à la fois des taxis électriques à batterie et des taxis à hydrogène dans le cadre de l’opération #JEBASCULE. Sur son site, Hype précise : « la question n’est pas de savoir quelle est la meilleure solution, entre l’électrique et l’hydrogène, mais quelle est la meilleure solution pour quel usage et/ou quel contexte ». Certains sites peu scrupuleux, et ouvertement pro-électriques, ont préféré faire un raccourci trompeur, en évoquant « l’échec de l’hydrogène ».
Pas de remise en cause de l’hydrogène chez Hype
Hype n’a jamais remis en cause son attrait pour l’hydrogène. Son souhait est même de transposer ce qui avait été fait à Paris dans d’autres villes de France et d’Europe. Mais, l’opérateur est confronté à des problèmes de trésorerie qui ont entraîné des tensions chez Hysetco (où Hype n’a plus accès aux prestations d’entretien et aux stations du réseau, en raison de factures impayées), ainsi que chez le fabricant de stations HRS (qui a porté l’affaire sur la place publique pour des commandes non réglées et qui ont entraîné des poursuites). Le différend qui les oppose n’a rien à voir avec les performances de l’hydrogène.
La flotte de 700 véhicules d’Hysetco et son réseau de 8 stations tend à montrer que ce cas d’usage est pertinent. Ce week end à Spa, Toyota communiquait aussi (comme au temps des JO) sur les autres flottes de taxis en Allemagne (Berlin et Hambourg) avec 300 Mirai.
Venons aux taxis de Chautagne en Savoie. A Hydrogen Today, on connaît bien Michel et Françoise Cavigioli, qui totalisent à ce jour plus de 600 000 km en hydrogène. Il se trouve que le couple rencontre un problème avec une de ses deux Nexo, immobilisée depuis un an et demi. Pour le moment, Hyundai* n’a pas trouvé de solution, pas plus que le concessionnaire local (Jean Lain Mobilités à Chambéry) qui continue à percevoir un leasing de plus de 1 000 euros par mois. Et en plus, la station Atawey de Chambéry n’est plus accessible. Une double peine relayée sur LinkedIn et qui commence à être reprise par des sites ouvertement opposés à l’hydrogène.
Station de Chambéry : elle n’est pas aux standards d’aujourd’hui
S’agissant de la station, l’explication est la suivante. Pour l’exploitant Hympulsion, qui avait ouvert ce point de recharge en 2020 (c’était d’ailleurs la première du réseau initié par le projet ZEV), le site n’était plus en phase avec ce qu’il est possible de proposer aujourd’hui. Le taux de service est en dessous de 90 % et il n’était pas possible de faire évoluer la station, à la fois pour des raisons de budget et de manque d’espace. Le standard d’aujourd’hui, c’est la station d’une tonne par jour. Et la priorité est de se concentrer sur les prochaines ouvertures, dont par exemple la station d’Annecy fin juin. Le directeur général exécutif, Jean-Christian Beaumont, nous a expliqué qu’il ne fermait pas la porte à une nouvelle station à Chambéry, à condition de pouvoir trouver un terrain adéquat.
Ces informations, on peut les obtenir en faisant un travail de journaliste. Evidemment, il est plus facile de recopier sans vérifier (et surtout sans appeler, des fois que ça prendrait du temps), surtout quand on peut enfoncer un peu plus la filière hydrogène au passage.
*Sollicité à plusieurs reprises, notre site a remonté ces infos à Hyundai France