Paris Automotive Summit : la sortie du patron de TotalEnergies contre les efuels
Invité de ce forum en marge du Mondial de l’Auto, Patrick Pouyanné a critiqué les carburants synthétiques qu’il trouve trop chers à produire et qui ne sont qu’une niche.
Réputé pour être sanguin et pour son franc-parler, le CEO de TotalEnergies est venu bousculer un peu une conférence qui alignait jusqu’à son intervention des discours plutôt fédérateurs. Interrogé par l’animateur, David Barroux des Echos, sur les e-fuels, Patrick Pouyanné a répondu du tac au tac : pour Ferrari ? pour Porsche ? Le dirigeant a pris le temps ensuite d’expliquer comment on produit ces carburants synthétiques : à partir de CO2 biogénique (pas anthropique) et de la molécule d’hydrogène qu’on ne trouve pas de façon naturelle sur Terre et qu’il faut produire avec des électrons et de l’eau. « C’est plus compliqué à faire que de l’essence et ça coûte plus cher », a souligné le patron de TotalEnergies.
Il a ensuite déclaré : « dans un pays comme la France, quand le prix à la pompe passe de 1,50 à 2 euros, cela suscite déjà des tensions. Alors, imaginez à 10 euros le litre, ce serait la révolution ». Pour lui, « un propriétaire de Ferrari pourrait se payer ce carburant, pas les autres consommateurs ».
Volontairement provocateur, ce discours est en totale contradiction avec ce qu’a dit juste avant lui le patron de BMW, Oliver Zipse. Et il est en porte-à-faux aussi avec ce que dit Toyota, qui croit beaucoup au potentiel des e-fuels et semble même prêt à se lancer dans la production. Plusieurs constructeurs ont par ailleurs indiqué qu’ils s’intéressaient à ces carburants, ce qui décrédibilise « la niche » pour Ferrari et Porsche.
Par ailleurs, M. Pouyanné semble ignorer (ou fait mine de) que l’hydrogène naturel est une option de plus en plus crédible.
Son intervention était de dire que l’on pouvait finalement faire d’autres carburants, comme l’éthanol ou le HVO (le Diesel un peu plus propre). Il considère que ses stations serviront encore de l’essence jusqu’en 2050 et sans doute bien plus longtemps encore pour les camions, et que l’Afrique n’est pas près d’adopter l’électrique.
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