À l’occasion de la conférence sur le climat, qui s’achève ce jour, une centaine de pays ont proposé de réduire de 5 % les émissions de CO2 dans l’aviation d’ici 2030, en s’appuyant sur les carburants durables.
Comme le rapporte l’agence Reuters, la proposition initiale était de réduire les émissions de 5 à 8 %. C’est donc la fourchette basse qui a été retenue. Les Etats-Unis estiment néanmoins que c’est un « signal clair » envoyé à la communauté financière pour investir dans de nouveaux projets. Pour leur part, la Chine, l’Inde et la Russie ont exprimé des réserves.
Alors que le secteur de l’aviation représente 2 à 3 % des émissions de CO2, les SAF (sustainable aviation fuels) représentent une alternative intéressante. Mais, ils ne représentent que 1 % des volumes à ce jour.
Un forum dédié à ces carburants
Ces carburants durables ont marqué d’une certaine façon la COP28. En amont, la compagnie allemande Lufthansa a développé une offre de vol durable pour les passagers se rendant à la Conférence mondiale sur le climat, à Dubaï. Depuis l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et la Belgique, un tarif spécial était proposé avec Lufthansa, Austrian Airlines, SWISS et Bruxelles. Il permettait de compenser à 100 % les émissions de CO2 liées à leurs vols, via du carburant d’aviation durable (SAF). Et ce, pendant la COP28, à Dubaï et à Abu Dhabi, du 30 novembre au 12 décembre.
La question des e-fuels a également été abordée lors d’un Global Sustainable Aviation Forum qui a eu lieu le 6 décembre. On peut revoir cet événement ici en vidéo. À noter qu’un « Fireside chat » (discussion plus informelle) portait sur le rôle de l’hydrogène.
Des SAF au méthanol
Et puis, comme nous l’avions déjà écrit (lire notre article), le premier vol d’essai visant à démontrer le potentiel de conversion du méthanol en SAF a eu lieu à Dubaï en marge de la COP28 aux Émirats arabes unis. L’opération associait Masdar, TotalEnergies, la direction émirienne de l’aviation civile, Airbus, Falcon Aviation Services et le bailleur de licences technologiques Axens. C’était l’occasion de montrer le potentiel du méthanol au sein de la voie dite ATJ-SPK (kérosène paraffinique synthétique obtenu à partir d’alcool). La solution pourrait permettre la production d’eSAF : un levier essentiel pour relever le défi mondial de la production de carburant aérien durable et décarboner le secteur de l’aviation.
Rappelons que Masdar a déjà un accord sur les SAF avec Airbus.