
Pionnière dans le stockage d’hydrogène, la PME située à Dole (Jura) avait été rachetée en 2021 par le groupe allemand Hensoldt. Mais la crise est passée par là, et sur fond de ralentissement du marché, l’actionnaire ne souhaite plus financer l’activité.
Il y a tout juste 4 ans, le rachat de Mahytec par Hensoldt holding France relevait du conte de fées. Le groupe allemand, spécialisé entre autres dans la défense et l’électronique, souhaitait renforcer son expertise dans l’hydrogène pour répondre aux besoins de ses clients. Et c’était l’occasion pour Mahytec de se développer, grâce à ses solutions de stockage sous pression et de stockage solide à base d’hydrures.
En 2023, la PME avait même envisagé de renforcer ses équipes et de se doter d’une ligne de production. « On était alors en plein bouillonnement et le marché semblait avoir besoin de beaucoup de réservoirs d’hydrogène », explique Pierre Landel, collaborateur du cabinet Prosphères (qui accompagne les entreprises dans leur transformation). Mais, le projet ne se concrétisera finalement pas, les conditions économiques n’étant pas vraiment réunies. De plus, le contexte politique n’a pas vraiment aidé avec un soutien public moins massif.
Or, le modèle de Mahytec reposait surtout sur des subventions pour des projets d’aide à l’innovation. Le problème est que l’entreprise aligne des résultats déficitaires depuis des années et que les produits ne sont pas en phase avec les évolutions du marché.
Des consultations avec le personnel
Entre temps, l’actionnaire semble avoir recentré ses priorités. L’an dernier, il a tenté de céder les activités de Mahytec, mais il n’a pas trouvé de repreneur. Cette fois, il a décidé d’arrêter les frais. En conséquence, la PME prépare une cessation d’activité. Accompagnée par le cabinet Prosphères, elle a engagé des consultations auprès du personnel. 23 salariés sont concernés. « L’objectif du projet est de ne pas laisser de dette et de faire en sorte que les collaborateurs puissent rebondir », glisse Pierre Landel.
D’ici quelques semaines, Mahytec sera fixé sur son sort. Plusieurs options sont sur la table, avec l’espoir que des entreprises puissent être intéressées pour poursuivre certains projets. C’est en tout cas la déception à Dole, où les politiques étaient favorables à l’hydrogène et ont soutenu l’entreprise.