L’usine de H2V à Saint-Saulve (59) ne verra pas le jour

usine H2V Saint-Saulve

L’usine de H2V à Saint-Saulve (59) ne verra pas le jour

Selon la Voix du Nord (VDN), le Président de Valenciennes Métropole a confirmé en conseil communautaire l’abandon définitif de ce projet, qui visait à faire du territoire une vallée de l’hydrogène.

En plus de son site de Dunkerque, à Loon-Plage, H2V prévoyait d’ouvrir une seconde grande usine de production d’hydrogène vert dans la zone d’activités d’Ascoval, à Saint-Saulve. L’objectif était de décarboner les activités des industriels et entreprises du territoire, dont Alstom, Stellantis et Toyota, mais aussi de la Belgique toute proche. En effet, les deux pays doivent être reliés prochainement par un hydrogénoduc de GRTGaz et Fluxys.

Selon le récit qu’en fait l’Observateur du Valenciennois, H2V avait prévu deux phases : une première vers 2028 et une seconde après 2030. La capacité visée était de 400 MW. Le site, pour lequel le producteur était prêt à investir jusqu’à 500 millions d’euros, devait créer une centaine d’emplois directs.

Valenciennes a refusé de céder le terrain

Cet été, la Voix du Nord parlait déjà d’un projet à l’arrêt, « faute d’un accord sur la cession du terrain » (25 hectares) qui appartient à Valenciennes Métropole ». Un revirement qui avait irrité le DG de H2V, qui aurait dénoncé « une absence de communication » et « un mépris ».

Dans l’article publié dimanche (et que nous avons pu consulter) par la VDN, le Président de l’agglo, Laurent Degallaix, explique que « la mariée n’était pas aussi belle que celle qu’on avait présentée ». Explications : la métropole était invitée à « participer grandement » aux 120 millions d’euros nécessaires à l’aménagement du site, sur l’ex-friche de Vallourec. Et toujours selon M. Degallaix, « la quasi-totalité de la production était destinée à la Belgique ». Pour lui, « en fait, on avait tous les inconvénients sans les avantages ».

Du retard à Dunkerque ?

Par ailleurs, il y a du retard pour l’autre grand projet, H2V 59 (sur la zone portuaire de Dunkerque). Sur son site, H2V indique une décision finale d’investissement à la mi-2024. Elle aurait été reportée au second semestre 2025, selon notre confrère Jean-Philippe Pié de Green Univers. Et ce, en raison d’un retard de la part d’ArcelorMittal dans sa prise de décision pour décarboner sa production d’acier.

Lors de la conférence H2 Entreprises qui se déroulait le 24 septembre à Bercy, le Directeur Général de H2V, Alexis Martinez, disait que « le temps presse ». « Il faut réagir car il en va de l’avenir de l’industrie en Europe. Sinon, la décarbonation risque d’être synonyme de désindustrialisation », selon des propos relayés par Enerpresse. Il participait à une session sur les usages de l’hydrogène dans l’industrie.

H2V porte d’autres projets en France, à Fos-sur-Mer, Thionville, aux Portes du Tarn et à Saint-Clair-du-Rhône. Son credo est la production massive d’hydrogène vert pour en baisser le prix.

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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