
Dans le cadre de l’étude réalisée par Helion Hydrogen Power (Alstom), HEC Alumni et le MEDEF International, les décideurs de la filière hydrogène se montrent critiques par rapport à l’action de l’Etat. Voici leurs éléments de désaccord.
Si l’étude met en avant un optimisme mesuré des décideurs et leur conviction que les technologies sont matures, comme nous l’avons déjà écrit (lire notre article), elle met aussi en exergue une déception par rapport à l’action des pouvoirs publics. Ainsi, 40% seulement des sondés estiment que l’impact des politiques est positif ou très positif. Ce qui veut dire qu’il y a 60 % de mécontents. Helion Power Hydrogen explique ce résultat par « l’incertitude de la continuation du soutien de l’Etat à l’hydrogène ». A l’époque (c’était quelques mois avant la publication de la stratégie révisée), il se disait que « l’hydrogène pourrait souffrir d’une réorientation des soutiens publics vers d’autres innovations notamment l’Intelligence Artificielle ».
Même si l’Etat continue à soutenir des projets déjà lancés, la filière hydrogène en France est inquiète. Il y a en fait une division très nette entre les secteurs qui ont eu des subventions (automobile, ferroviaire, producteurs d’hydrogène) et les autres. Ce que pointe le sondage c’est un des plus grands oublis du soutien politique : les usages. Ils sont bien trop peu soutenus en France. Et c’est une menace.
« Une mauvaise balance entre offre et demande d’hydrogène » présente « un risque significatif » sur toute la filière si les gigafactories d’électrolyseurs et les grands projets de production d’hydrogène vert sont peu ou pas rentables par manque de débouchés et d’utilisateurs, peut-on lire dans ce document. D’où cette proposition : « Il devient urgent pour les politiciens de réguler l’usage des fossiles et subventionner les alternatives pertinentes avec l’hydrogène : forte puissance, longue autonomie, bref là où les batteries atteignent leurs limites physico-chimiques ».