Comme chaque année, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a sorti son rapport sur l’hydrogène. « Les gouvernements doivent agir plus vite et de manière plus déterminée », résume ce document. Si en 2019, seuls la France, le Japon et la Corée du Sud avaient un plan hydrogène, 17 États ont publié une stratégie, et plus de 20 y travaillent indique l’agence. Des projets pilotes sont par ailleurs en cours pour décarboner la production dans l’acier ou la chimie.
« Dans le passé, l’hydrogène bas carbone a donné lieu à des faux départs. Cette fois, nous voyons de réjouissants progrès », souligne le directeur de l’AIE, Fatih Birol. Toutefois, « les gouvernements doivent agir rapidement pour abaisser les barrières qui brident sa croissance, essentielle si le monde veut garder une chance d’atteindre la neutralité carbone en 2050 », peut-on lire dans le rapport.
Selon l’AIE, « le principal obstacle » reste le coût de production. Pour rendre l’hydrogène vert compétitif, il faudra des mesures et financements pour compenser l’écart de prix avec l’hydrogène d’origine fossile (deux à sept fois moins cher). Les capacités en électrolyseurs, qui permettent de tirer l’hydrogène de l’eau via l’électricité, ont doublé depuis 5 ans, avec près de 400 projets en développement. Cela permettrait de produire 8 millions tonnes d’hydrogène d’ici 2030, loin encore des 80 millions prévus par l’AIE dans son scénario de neutralité carbone.
Les pays dotés d’une stratégie ont prévu 37 milliards de dollars d’investissements et le secteur privé a annoncé 300 milliards de plus. Mais pour la neutralité climatique en milieu de siècle, il faudrait 1 200 milliards d’ici 2030, a calculé l’Agence.
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