Airbus : un avion régional à l’hydrogène certifié en 2035
A l’occasion des Rencontres de Roissy-Meaux Aeropole, une table ronde a permis au PDG d’Airbus de préciser l’agenda et la forme que prendra le futur avion à hydrogène du groupe franco-allemand.
D’abord, Guillaume Faury a tenu à souligner que l’idée ne date pas d’hier. « L’avion à hydrogène, on y travaille de façon sérieuse et depuis longtemps », a-t-il déclaré en préambule. Puis, il a précisé l’agenda. L’objectif est bien de mettre en service un avion certifié en 2035. Ce sera un avion régional, d’une capacité de 100 places et de 1 000 nautiques. Le PDG d’Airbus estime que cet avion sera dans le bas du segment, en dessous de l’A318.
Mais, cet avion sera différent. Comme il va embarquer de l’hydrogène liquide, les réservoirs seront d’une forme différente et on ne pourra pas les placer dans les ailes. Donc, la forme de l’avion sera elle aussi différente et le service également. Il y a plusieurs problèmes à résoudre », a confié le dirigeant. Qui a glissé au passage que le kilo d’hydrogène contenait trois fois plus d’énergie.
Les choix techniques seront faits bientôt
Sur un plan technique, les choix seront faits vers 2025 au niveau des architectures. Le développement se fera ensuite à partir de 2027, avec des éléments testés au sol puis en vol. A ce stade, Airbus explore plusieurs voies, dont une qui concerne le moteur à hydrogène avec Safran. A ce propos, le Directeur Général de l’Entreprise, Olivier Andriès, a tenu à préciser que « l’hydrogène ne sera pas un élément essentiel dans la décarbonation du transport aérien en 2050 ». Mais, « cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’en occuper dès maintenant et que cette solution n’est pas séduisante », a-t-il ajouté.
Pour sa part, Guillaume Faury constate que les pièces se mettent en place. Il a fait référence au développement de hubs hydrogène aux Etats-Unis, sous l’impulsion du Président Joe Biden. « 1 dollar le kilo », c’est l’hypothèque sur laquelle nous travaillons pour l’avion à hydrogène », a confié le pilote du groupe Airbus. Et il n’a pas manqué de dire qu’en Europe, « on manie plus le bâton que la carotte ». « Il faut aller plus vite », a-t-il souligné,.