Faisant fi des polémiques stériles, le gouvernement fédéral a présenté sa stratégie en matière d’importation d’hydrogène vert. Il veut s’approvisionner auprès de plusieurs pays pour décarboner son industrie.
On critique l’Europe pour une stratégie jugée irréaliste (ce qui réjouit les opposants à l’hydrogène) ? Cela n’empêche pas l’Allemagne d’agir. Le gouvernement fédéral a donc publié sa stratégie en matière d’importation. Elle définit d’où viendra l’hydrogène, comment ce commerce doit être organisé et certifié, et comment les chaînes de transport sont construites à partir des ports et vers des pipelines.
Selon Reuters, l’Allemagne s’attend à avoir besoin de 95 à 120 TWh d’hydrogène par an d’ici 2030 et de 360 à 500 TWh d’ici 2045 pour atteindre son objectif de neutralité climatique, les importations devant couvrir 50 à 70 % de ces besoins. On peut relever que la consommation d’énergie à base d’hydrogène de l’Allemagne en 2045 correspondrait à la demande totale d’électricité prévue du pays en 2030.
Déjà des partenaires identifiés
Le gouvernement fédéral mise sur des coopérations internationales, par exemple avec la Norvège, le Danemark, l’Autriche, l’Italie ou encore le Canada et la Namibie. Des partenariats stratégiques avec l’Afrique du Sud, de l’Ouest et l’Australie sont par ailleurs la pierre angulaire du futur approvisionnement en hydrogène. Dans ces pays, les conditions se prêtent particulièrement à la production d’électricité éolienne et solaire pour la fabrication d’hydrogène.
Sur le site du ministère allemand de l’économie, on peut lire que ces importations vont démarrer dans trois ans. Sur la période 2027-2033, le pays souhaite importer 259 000 tonnes d’ammoniac. Un premier contrat a été attribué à la compagnie Fortiglobe, basée dans les Emirats, pour de l’hydrogène produit en Egypte.
Par ailleurs, l’Allemagne investit aussi dans son réseau de pipelines. L’énergéticien EnBW va consacrer 1 milliard d’euros pour démarrer un réseau de pipelines, qui est censé entrer en service en 2032. Le pays souhaite se doter d’un réseau de 1 800 km.