C’est un produit que l’on retrouve dans le dard et les piqûres de plusieurs insectes comme les fourmis d’où son nom) et les abeilles, mais aussi sur les poils qui composent les feuilles de certaines plantes telles que les orties. L’acide formique, ça pique. Mais, il peut aussi rendre bien des services, car c’est la combinaison la plus simple d’hydrogène et de CO2. Ce produit liquide* pourrait donc résoudre le problème inhérent au stockage de l’hydrogène.
L’EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne) révèle qu’un litre d’acide formique permet de transporter 590 litres d’hydrogène.
Dans le cadre d’un projet de recherche, avec le groupe GRT, elle a développé une pile à combustible qui fonctionne justement à l’acide formique. Plus précisément, le système se compose d’un reformeur d’hydrogène (HYFORM) et d’une pile à combustible à membrane échangeuse de protons (PEMFC). Le reformeur utilise un catalyseur à base de ruthénium pour extraire l’hydrogène à partir de l’acide formique.
L’unité peut produire 7000 kWh par an, pour une puissance nominale de 800 watts (à peu près l’équivalent de 200 smartphones en charge simultanément). L’efficience électrique n’est que de 45 %. Toutefois, tant que l’acide formique utilisé est produit de manière durable, la pile à combustible affiche un bilan favorable à l’environnement. L’appareil peut s’utiliser aussi bien dans les ménages que dans les installations industrielles. D’autre part, il ne requiert pas de connexion aux réseaux électriques, ce qui peut intéresser les régions retirées ou inaccessibles.
L’histoire ne dit pas si cette trouvaille très prometteuse pour le stockage de l’hydrogène a représenté un travail… de fourmi !
*L’acide formique est facile à stocker, transporter et manipuler. Il est déjà produit à partir de sources renouvelables par centaines de milliers de tonnes, et est largement utilisé dans l’agriculture, l’industrie du cuir, celle du caoutchouc, et les industries chimiques et pharmaceutiques