De l’hydrogène vert à partir du bois à Strasbourg pour la mobilité

Un démonstrateur industriel de production d’hydrogène à partir de biomasse est annoncé pour 2021 à Strasbourg, où cette énergie décarbonée permettra de faire tourner quotidiennement une cinquantaine d’autobus ou véhicules équivalents. Il s’agira d’une première mondiale. Cette unité de production sera installée dans les ateliers de R-GDS (ex Gaz de Strasbourg), dans le quartier de la Meinau, dans le cadre d’un partenariat* avec l’entreprise Haffner Energy. Cette dernière, qui est une PME de Vitry-le-François (Marne), a développé un procédé innovant (Hynoca). Il repose sur la thermolyse (chauffage) de la biomasse et la gazéification, de façon à obtenir « l’hydrogène renouvelable le plus compétitif qui soit », « pur à 99,97 %.

Pour la biomasse, Haffner Energy a fait le choix de la matière organique issue du bois et de déchets agricoles et forestiers. A Strasbourg, ce sont des plaquettes forestières, qui sont les bois laissés en forêt après la récolte, qui seront utilisées pour produire de l’hydrogène. Le procédé Hynoca permet de ne pas rejeter de CO2 dans l’atmosphère et de baisser les coûts à 5 euros pour 1 kg d’hydrogène. Autre intérêt de la technologie : le gaz de synthèse issu de la thermolyse peut être utilisé pour produire de la chaleur si la demande en hydrogène était insuffisante.

Tout l’intérêt de l’opération est de valider à l’échelle industrielle une nouvelle façon de produire de l’hydrogène. « Les Haffner l’ont fait à une échelle dite de pilote. Là on va passer au côté industriel, de 6 kilos à 600 par jour », détaille Martine Mack, directrice générale de R-GDS. Laquelle précise que cet « opérateur de la transition énergétique » aime être « pionnier » et qu’il se trouve « sur un territoire qui a des ambitions en la matière, à savoir 100 % d’énergie renouvelable d’ici 2050 ».

Dimensionnée pour produire à terme 216 tonnes/an, l’unité de production commencera dans deux ans à produire environ 110 tonnes annuelles. L’installation représente un investissement de 7 millions d’euros en études, construction et frais divers.

La première application pressentie est l’alimentation d’une trentaine de bus pour le transport urbain à Strasbourg, qui seraient rechargés la nuit, une fois arrivés au bout de l’autonomie évaluée à 300 kilomètres. D’autres véhicules pourront bénéficier aussi de cet hydrogène vert produit à partir du bois.

Sources : AFP, Reuters.

*Pour créer l’unité industrielle, R-GDS et Haffner Energy ont constitué en juillet une société commune, R-Hynoca (Réseau Hydrogen no carbon).

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à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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