Premier vol réussi pour drone Mermoz à Toulouse

Dans l’optique d’une traversée de l’océan Atlantique avec un drone à hydrogène liquide, baptisée « Défi Mermoz », les porteurs du projet « Drone Mermoz » (Isae-Supaero et H3Dynamics) ont débuté les tests.

Le vol a eu lieu le 20 janvier dernier sur l’aérodrome de Muret, près de la ville rose. Le démonstrateur, de 4 mètres d’envergure, a été conçu par l’ISAE-Supaero, en partenariat avec H3 Dynamics. Il présente un design inspiré des albatros qui exploitent les turbulences atmosphériques pour voler très longtemps en limitant leurs efforts. Pour cette première, le drone a volé à l’hydrogène… gazeux.

On peut voir ici les images du vol.

L’objectif ultime du Défi Mermoz est de traverser en 2025 l’Atlantique Sud sur la ligne mythique de l’Aéropostale reliant Dakar (Sénégal) à Natal (Brésil), avec un drone à hydrogène liquide. Soit 3 300 kilomètres à parcourir en 30 heures de vol, sans escale. Ce projet est piloté par l’ISAE-Supaero et Delair. Mais, il y aura auparavant deux phases préliminaires.

La première consiste à mettre au point un drone léger à hydrogène gazeux et de longue portée. Initié en 2018, ce projet « Drone Mermoz » réunit autour de l’ISAE-Supaéro de H3Dynamics plusieurs partenaires dont H2PULSE, le laboratoire Laplace, le Lycée Nogaro, l’Ecole Nationale de la
Météorologie (Météo-France), l’ENAC, le LAAS-CNRS, et le club aéromodélisme Eole Muret. Il est cofinancé par le Fonds FEDER et la Région Occitanie. Le prochain vol sera en mode autonome. A noter que Delair prévoit pour sa part de sortir cette année un modèle (Dt46) à hydrogène gazeux, conçu avec Pragma Industries, Hycco et l’ISAE-Supaero.

La seconde phase sera de faire voler un drone avec de l’hydrogène liquide. Un rendez-vous fixé en 2024, sachant que les étudiants en aéronautique développeront cette version dans le courant de l’année. Le passage à l’hydrogène liquide représente une avancée significative en matière d’autonomie, car on peut stocker 3 fois plus d’énergie. Dans ce domaine, H3Dynamics a une certaine expertise, en partenariat avec le coréen Hylium. Ces technologies devraient être mises à profit pour le défi de l’Atlantique Sud. L’équipe de H3 Dynamics a développé un fuselage spécial qui permet de stocker un petit réservoir de LH2 et de gérer le comportement thermique de tous les sous-systèmes de propulsion.


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à propos de l'auteur

Laurent Meillaud

Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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