L’opérateur énergétique, qui accueille pour la journée l’AG de l’AFHYPAC dans sa tour de la Défense, a lancé ce matin un appel remarqué en faveur de l’hydrogène. « Le moment est venu de penser très grand », a déclaré Thierry Lepercq, Directeur Général Adjoint en charge de la recherche de l’innovation chez ENGIE. L’entreprise a évoqué la révolution énergétique qui se dessine, à travers plusieurs « tsunamis » qui se conjuguent et vont modifier profondément le paysage énergétique. Ils sont au nombre de 5 : solaire et éolien ; batteries et plateformes mini grids ; hydrogène (électrolyse et stockage) ; mobilité électrique et digitale ; internet des objets (big data, home energy management).
S’agissant de l’hydrogène, Thierry Lepercq a souligné qu’il était « temps de changer de logiciel de pensée ». Selon lui, il faut arrêter de raisonner en termes de projets-pilotes et de marché de niche. Il faut, au contraire, une « vision industrielle ». Le patron de la R&D d’ENGIE a même utilisé le terme « Moonshot », en référence au défi lancé par John Kennedy pour atteindre la lune, et qui se trouve être aussi le nom donné par Google à certains projets ambitieux.
M.Lepercq a fait part d’une vision avec 100 % d’énergies renouvelable en PACA, pour l’horizon 2030. Celle-ci s’appuie sur un mix solaire et hydraulique, avec un ajustement à la demande avec l’hydrogène. A la clé : une réduction de la facture énergétique de 20 % pour la région.
L’expert d’ENGIE pense même que l’hydrogène est un vecteur qui pourrait se substituer aux énergies fossiles. Et de montrer un visuel d’un méthanier à hydrogène (LH2) pour appuyer son propos. C’est une « énergie infinie », a-t-il souligné. Il n’a pas hésité à évoquer cette vision, récemment, devant la Stanford Business School, où le public est plus acquis à la vision défendue par Tesla et le véhicule à batterie. Mais M. MLepercq pense que les superchargeurs endommagent les batteries des bolides proposés par Elon Musk. Il a été rappelé qu’ENGIE a investi dans SymbioFCell, aux côtés de Michelin.
Quoi qu’il en soit, ENGIE estime qu’il faut se fixer l’objectif le plus haut possible et assurer un avenir industriel pour la France. « Le pays, qui a parfois joué un rôle de pionnier, a une responsabilité historique », a encore dit M. Lepercq. Et il rappelé tout le potentiel de la France, avec un écosystème qui réunit déjà des industriels et des laboratoires.