H2 Speed : rencontre avec Jean-François Weber

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Lors de la révélation de la GT H2 Speed, sur le stand de Pininfarina au salon de Genève, Hydrogen Today a rencontré Jean-François Weber, le responsable R&D de Green GT qui a travaillé sur la chaîne de traction de cette supercar zéro émission. Il répond à nos questions.

Quel était le cahier des charges pour cette voiture ?

Mon métier est de faire en sorte que ce qui se trouve sous la robe de l’auto fonctionne : fiabilité, performance et durabilité.

On se souvient que Green GT avait déjà fait une voiture de course qui a failli faire les 24 Heures du Mans…

En effet. Elle n’a pas participé au Mans, uniquement parce qu’on n’était pas prêt, par rapport aux délais de tests de la voiture. Depuis, on a pris le temps de faire nos tests. Donc, la voiture qui tourne depuis deux ans a fait plus de 50 jours sur la piste. On a une très bonne expérience de l’exploitation d’une voiture de course avec une pile à combustible « full hydrogène ». C’est une voiture mue uniquement par l’électricité fournie par la pile. Il faut en être conscient. Ce n’est pas un hybride en tant que tel. La génération suivante, c’est la voiture que l’on voit ici au salon de Genève. En deux ans, on a pu traiter tous les aspects techniques de façon à pouvoir rivaliser avec des supercars équivalentes avec un moteur thermique.

Donc, l’équivalent d’une Porsche par exemple ?

Oui, on est à 503 chevaux. Nous sommes restés sur deux roues motrices pour des raisons esthétiques. L’autonomie permet de tourner pendant 40 mn sur un circuit. La seule différence, par rapport à une voiture de course classique, c’est qu’on n’a pas de boîte de vitesses. On a le couple dès le départ et une accélération de 0 à 100 km/h en 3,4 s pour une vitesse de pointe de 300 km/h. C’est le même esprit qu’une supercar.

Est ce qu’on pourrait voir u jour une formule de promotion autour de l’hydrogène sur les circuits ?

Ce n’est pas à moi de vous répondre, malheureusement.

C’est un souhait ?

Joker. Je dois avant tout prouver que ça marche. L’hydrogène est une réalité. Maintenant, il faut le mettre en pratique. Le sport est une façon de le promouvoir. Mais, il ne faut pas le faire n’importe comment et laisser le soin aux gens spécialisés dans le sport auto le soin d’aller plus loin. Ce que je veux montrer aujourd’hui, c’est que c’est une réalité exploitable.

C’est une voiture qui peut aller sur la route ? 

Pas telle quelle, parce qu’elle est faite avant tout pour la piste, mais pour faire une voiture du même type pour la route il faudrait il châssis homologué. Ce qui n’est pas le cas. C’est un châssis course.

On verra donc la H2 Speed sur des circuits un peu partout dans le monde ?

J’espère, oui. C’est un souhait et ce sera sûrement une réalité.

Voir l’album photo.

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à propos de l'auteur

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Laurent Meillaud

Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives, dont l'hydrogène que je suis depuis 20 ans. J'ai co-écrit un ouvrage à ce sujet en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également depuis 2016 à la newsletter de France Hydrogène.

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